Genre : horreur, gore, trash, érotique (interdit aux - 16 ans)
Année : 2013
Durée : 1h07
Synopsis : Un virus foudroyant transforme tous les hommes Japonais en zombies violeurs. Les créatures assaillent presque exclusivement les jeunes femmes, condamnées elles aussi à se métamorphoser en monstres carnassiers. Quelques survivantes, toujours vierges, se barricadent alors dans une petite maison en dehors de la ville et dans un Japon post-apocalyptique...
La critique :
Dans le monde des zombies décrépits, nous avons eu le droit à l'allégorie politique, un tropisme prédominant dès la fin des années 1960 via La Nuit des Morts-Vivants (George A. Romero, 1968), le long-métrage prodrome et référentiel en matière de créatures putrides et méphitiques. A l'époque, tout le monde croit ingénument que ce registre mortuaire appartient sans fard à un George Romero démiurgique. Pour le réalisateur et thaumaturge, les zombies décharnés transparaissent comme une métaphore d'une Amérique exsangue et à l'agonie, alors que la nation traverse la guerre du Vietnam, ainsi que des chamboulements sociologiques et sociétaux proéminents.
Que soit. Mutin, George Romero poursuivra et s'ingéniera sur ce didactisme idéologique en transmutant La Nuit des Morts-Vivants en trilogie des morts.
Zombie (1978) et Le Jour des Morts-Vivants (1985) corroboreront cette appétence pour la vulgate politique. Mais, vers le milieu des années 1980, les thuriféraires de l'horreur commencent sérieusement à se lasser de ces laïus idéologiques et réclament un peu plus de goguenardise dans l'univers corseté des zombies tuméfiés. Leur requête est évidemment ouïe par les cinéastes et les producteurs. Le Jour des Morts-Vivants se solde malencontreusement par une rebuffade commerciale, pendant que Le Retour des Morts-Vivants (Dan O'Bannon, 1985) triomphe via le support vidéo.
L'allégorie politique se métamorphose en gaudriole et plus particulièrement dans une morgue, subrepticement assaillie par des zombies dissidents qui ont crié haro sur l'Humanité. L'armée devra même intervenir via la bombe nucléaire pour annihiler cette menace graduelle.
Dès lors, les films de morts-vivants n'auront de cesse de dériver vers les grivoiseries et les gauloiseries circonstanciées. Evidemment, un tel adage ne pouvait pas bien longtemps escarper à la culture asiatique. Ce cinéma, à la fois transi par l'impudence, le manga, la lascivité et parfois même le cyberpunk, devait un jour ou l'autre s'emparer des zombies claudicants pour les muer en des créatures satyriasiques. Impression corroborée par Reipu Zonbi - Lust of the Dead, réalisé par la diligence de Naoyuki Tomomatsu en 2012. Pour la faribole superfétatoire, ce metteur en scène, producteur et scénariste nippon s'est essentiellement spécialisé dans le gore et le trash ad nauseam.
Les laudateurs de Nayouki Tomomatsu n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que Eat the schoolgirl (2012), Stacy - Attack of the schoolgirl zombies (2001), Zombie Self-defense force (2006), ou encore Vampire Girl Vs Frankenstein Girl (2009) parmi ses longs-métrages notables et éventuellement notoires.
En l'espace de quelques années, Nayouki Tomomatsu est devenu l'auguste démiurge de Reipu Zonbi - Lust of the Dead en muant le premier chapitre en une pentalogie lucrative et mercantiliste. Ainsi Reipu Zonbi - Lust of the Dead 2 (2013), Reipu Zonbi - Lust of the Dead 3 (2013), Reipu Zonbi - Lust of the Dead 4 (2014) et Reipu Zonbi - Lust of the Dead 5 (2014) seront réalisés dans la foulée. A l'aune de ces cinq longs-métrages sortis presque consécutivement, on se demande pourquoi l'auteur japonais n'a pas opté pour la série télévisée famélique, mais ceci est une autre question...
Aujourd'hui, c'est le cas de Reipu Zonbi - Lust of the Dead 2 qui fait l'objet d'une chronique dans les colonnes de Cinéma Choc. Pour souvenance, le tout premier volet (Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2019/05/03/37183870.html) n'avait pas échappé à la circonspection du blog, notamment pour ces fulgurances curieusement timorées, et surtout pour son aspect rébarbatif.
Le premier épisode clamait haut et fort la scansion suivante : "Rape Zombie ! Rape !". Que les amateurs patentés du film originel se rassérènent. Dans cette seconde forfaiture, Nayouki Tomomatsu ne dévie aucunement de cette trajectoire lubrique et réitère le coup des zombies impudiques. Bienvenue dans Reipu Zonbi - Lust of the Dead 2 ! La distribution de cette deuxième livraison risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms d'Ayumi Kuroki, Maki Ayoama, Riki Koda, Yui Aikawa et Yutaka Ikejima ; mais j'en doute...
Attention, SPOILERS ! Un virus foudroyant transforme tous les hommes Japonais en zombies violeurs. Les créatures assaillent presque exclusivement les jeunes femmes, condamnées elles aussi à se métamorphoser en monstres carnassiers.
Quelques survivantes, toujours vierges, se barricadent alors dans une petite maison en dehors de la ville et dans un Japon post-apocalyptique... A fortiori, Reipu Zonbi - Lust of the Dead 2 et Reipu Zonbi - Lust of the Dead 3 sont conçus, pensés et ratiocinés comme des suites intrinsèques et immanentes. Par ailleurs, quitte à vous gâcher le plaisir, le prologue final de Lust of the Dead 2 se termine par quelques extraits épars de Lust of the Dead 3. L'inoculation évolue pour laisser place à des zombies difformes, hideux et toujours aussi ignominieux pour l'occasion.
Dans cet univers qui réédite l'avènement d'une phallocratie masculine, ce n'est pas seulement le Japon qui est concerné par cette insurrection carnassière, mais le monde entier. Curieusement, certains individus nippons ont été épargnés pendant que la France, l'Italie et l'Allemagne (entre autres...) doivent se départir avec une contamination exponentielle.
Indubitablement, Nayouki Tomomatsu fait preuve d'une imagination fertile et transforme ce second chapitre en une sorte de manga ouvert, un peu trop peut-être... Le metteur en scène nippon fait même preuve d'un appétit un peu trop pantagruélique et nous gratifie de scènes histrioniques et funambulesques dont il a hélas le secret. Ainsi, certains héros humains se retrouvent doués de médiumnité et de pouvoirs télékinésiques. D'autres encore se transfigurent en cyborgs écervelés. Le sexe n'est pas en reste et réitère derechef les parties d'agapes et de priapées de son devancier.
Malencontreusement, sur la forme, Lust of the Dead 2 s'apparente à une sorte de salmigondis filmique, qui amalgame sans sourciller le genre post-apocalyptique, les femmes avenantes et allègrement dépoitraillées, les zombies carnassiers et même quelques saynètes saphiques.
De facto, Lust of The Dead 2 s'assimile à un pur produit d'exploitation, finalement à mille lieux des exactions et des impudicités proférées dans le premier volet. A force de nous matraquer de lithographies eschatologiques et de zombies libidineux et roublards, Lust of the Dead 2 finit par perdre cette frénésie qu'il trouvait momentanément dans l'aventure antérieure. Pis, certaines saillies qui transparaissaient en filigrane sont là aussi percluses dans une véritable myriade de déchaînements de gore et de tripailles. Et encore, là aussi, la pondération est de mise puisque Lust of The Dead 2 est toujours victime de ses interminables facondes.
Vous l'avez donc compris. Via ce second chapitre, Nayouki Tomomatsu côtoie régulièrement les affres de la modicité et du "naveton" avarié. Par courtoisie, nous éluderons donc de chroniquer les chapitres suivants car cette saga, à défaut d'être rutilante, se noie ostensiblement dans les transes de la fastidiosité. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout...
Note : 06/20
Alice In Oliver