transformers 3

Genre : science-fiction
Année : 2011
Durée : 2h35

Synopsis : Un événement mystérieux lié à notre passé éclate au grand jour. C’est la guerre qui menace aujourd’hui notre Terre ; une guerre d’une telle ampleur que l’aide des Transformers pourrait, cette fois, ne pas suffire à nous sauver.  

 

La critique :

C'est un théorème presque irréfutable. De temps à autre, Cinéma Choc cède aux caprices et aux désidératas de l'industrie et du blockbuster hollywoodien, dans toute son opulence et sa grandiloquence. Parfois, le blog se polarise sur des productions luxuriantes, savamment fomentées par un Roland Emmerich ou un Michael Bay. Michael Bay... Un cryptonyme qui résonne concomitamment avec prospérité et salacité, puisque depuis le milieu des années 1990, le réalisateur et producteur américain s'est octroyé la couronne somptuaire (?) de parangon du cinéma d'action et de science-fiction.
Qu'on adule ou qu'on exècre ce metteur en scène est une chose, mais force est de reconnaître que son style, souvent trivial et outrancier, lui est immédiatement imputable. Les thuriféraires les plus patentés de Michael Bay n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que Bad Boys (1995), Rock (1997), Armaggeddon (1997), The Island (2005), No Pain No Gain (2013), 13 Hours (2016) et récemment Six Underground (2019) parmi les longs-métrages notables et éventuellement notoires.

Le monogramme de Michael Bay rime également avec la saga Transformers, une franchise que le cinéaste et producteur amorce vers le milieu des années 2000 via un film éponyme. Ainsi, Transformers (2007) premier du nom se veut être le rhapsode d'une production titanesque qui envoie des robots-extraterrestres et colossaux se colleter sur notre planète Terre, le tout sous la vigilance et les précieuses instigations de l'Oncle Sam. Cette véritable frénésie de catastrophes, d'action et de conflagrations devient le principal leitmotiv d'une saga rutilante.
Ainsi, le premier épisode se métamorphose en une franchise lucrative et mercantiliste. En outre, Transformers 2 : la revanche (2009), Transformers 3 : la face cachée de la Lune (2011), Transformers : l'Âge de l'Extinction (2014) et Transformers : The Last Knight (2017) s'acheminent dans le même sillage et continuum.

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Via cette franchise effervescente, Michael Bay se veut être le chantre de robots régressifs qui s'animent, se déhanchent et se ferraillent (c'est le cas de le dire) sous les yeux hébétés du spectateur éberlué. Dès le départ, Michael Bay n'a jamais caché ses réelles velléités, ainsi que son appétence à signer - au moins - une trilogie. En l'état, Transformers 3 : la face cachée de la Lune doit justement conclure la trilogie en apothéose. Pour y parvenir, Michael Bay s'adjoint l'omniscience et l'érudition de Steven Spielberg à la production. Si Transformers 2 : la revanche a triomphé au box-office, la suite est sujette à toute une pléthore d'invectives et de quolibets.
En outre, les principales saillies n'ont pas épargné une suite qu'elles jugent inepte, ordurière et fastidieuse. Bien conscient de la vacuité et de l'inanité du second chapitre, Michael Bay aspire à retrouver une didactique narrative un peu plus nébuleuse.

Telle est la promesse formulée et déclamée par Transformers 3 : la face cachée de la Lune. A l'instar de ses augustes devanciers, ce troisième opus culminera au firmament du box-office américain, ainsi que dans le monde entier. Il n'est donc pas étonnant que deux nouveaux chapitres aient vu le jour dans la foulée, corroborant ainsi l'hégémonie rogue de la saga Transformers sur la planète des blockbusters éhontés. Reste à savoir si Transformers 3 rattrape (ou non) l'indigence et les ganacheries de son sinistre épigone. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution de ce troisième volet se compose de Shia LaBeouf, Rosie Huntington-Whiteley, Josh Duhamel, Tyrese Gibson, John Turturro, Patrick Dempsey, Kevin Dunne, Julie White, Frances McDormand et John Malkovich.

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Viennent également s'agréger les voix soyeuses de Leonard Nimoy, Peter Cullen, Hugo Weaving, Charles Adler et James Remar pour nos chers androïdes. Attention, SPOILERS ! (1) Autobots et Decepticons ont commencé leur guerre bien avant d’arriver sur Terre. Alors qu’un vaisseau Autobot piloté par leur chef Sentinel Prime avec à son bord une arme capable de mettre fin à cette guerre, disparait sous les tirs des Decepticons, les humains constatent le crash d’un Ovni en 1960 sur la face cachée de la Lune. En 1969, ils y envoient leur première mission et découvrent le vaisseau en provenance de Cybertron – la planète des Autobots et des Decepticons – avec à son bord Sentinel Prime, désactivé.
Alors que les Autobots s'allient avec les humains, les Decepticons préparent une grande offensive en rapport avec ce vaisseau écrasé.

Pendant ce temps, Sam Witwicky, héros des deux premiers volets galère pour trouver un job, tandis que sa superbe copine se rapproche étrangement de son patron, le fourbe Dylan Gould (1). Finalement, rien n'a changé depuis Transformers premier du nom. Déjà, en 2007, Michael Bay s'amusait comme un gosse avec ses jouets subrepticement transmutés en personnages de synthèse. Après avoir côtoyé les affres de la modicité via Transformers 2 : la revanche, Michael Bay est de retour aux affaires solennelles. C'est probablement la raison pour laquelle le metteur en scène fait appel à la diligence de Steven Spielberg... Et le style vétilleux du producteur s'affine et se peaufine dès le préambule de ce troisième épisode. Côté scénario, le spectateur pointilleux est prié de fermer les mirettes et de retourner gentiment dans ses pénates. Exempt une trame narrative exsangue, Transformers 3 peut au moins s'enhardir d'agglomérer, sur une durée pourtant astronomique (deux heures et trente-cinq minutes de bobine tout de même !), des saynètes d'action extravagantes, frénétiques et tonitruantes.

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Tel est le principal apanage de la franchise depuis ses tous premiers ânonnements. Au moins sur ce dernier point, Transformers 3 remplit doctement son office. Autant l'annoncer sans ambages. Si on fait fi du scénario famélique, d'une interprétation en mode cabotinage (mention spéciale à John Turturro et John Malkovich qui justifient leur présence probablement pour payer leurs impôts), de diverses billevesées dont Michael Bay est hélas coutumier, Transformers 3 : la face cachée de la Lune est un cru tout à fait probe et honorable ; à condition de le prendre pour ce qu'il est, à savoir un blockbuster écervelé et qui ne recule derrière aucune excentricité.
Dans ce florilège de bastons homériques et de conflagrations ad nauseam, les acteurs humains sont priés de s'évincer et de se phagocyter au profit d'humanoïdes plantureux et parfois potentats. 

Michael Bay n'omet pas d'égratigner ni de gourmander la belle Megan Fox, désormais suppléée par la vénéneuse Rose Huntington-Whiteley. Certes, la jolie blondinette impressionne par sa vénusté, mais c'est tout ce qu'il faudra retenir de ses diverses apparitions. Evidemment, l'essentiel des martialités se déroule sur le territoire américain "himself" et ne réactive aucunement la moindre once de discours politique, idéologique sémiologique et même religieux sur ces robots-extraterrestres qui ont pourtant élu domicile sur notre planète. Ah... Michael Bay... Quand tu nous tiens...
Le réalisateur préfère voir ces robots cyclopéens s'effaroucher, maronner, se semoncer et s'empoigner dans une véritable litanie de débris et de carcasses, les armes au poing ; le tout corseté et magnifié par la technologie américaine, toujours à la pointe... 
Une lapalissade ! In fine, le synopsis de ce troisième effort ne repose que sur ce dicton déclamé par un vulgaire quidam : "Les Decepticon ne laisseront jamais les humains en paix" : voilà une exégèse bien succincte pour adhérer à ce blockbuster présomptueux et pyrotechnique. Cependant, nonobstant toutes ces défectuosités et tous ces impondérables, Transformers 3 s'apparente à un immense défouloir, presque à un exutoire pour un cinéaste orfèvre en matière d'histrionisme et de spectaculaire. Que dire de plus ?

Note : 11/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : http://www.strange-movies.com/critique-transformers-3-la-face-cachee-de-la-lune.html