Genre : horreur, épouvante, science-fiction
Année : 2019
Durée : 1h29
Synopsis : Drea, une jeune femme d'une vingtaine d'années, est à la recherche d'un emploi pour payer ses études à la faculté. A force de pugnacité, l'adulescente se retrouve babysitter et doit garder les enfants d'un professeur en plus de son petit frère. Afin de divertir les bambins, elle décide de les emmener en randonnée. Pas de bol, des Critters se sont écrasés aux alentours et dévorent tous ce qui est vivant.
La critique :
On omet souvent de le mentionner et de le spécifier, mais la sortie de Gremlins (Joe Dante, 1984) marque une rupture fatidique et rédhibitoire dans le cinéma fantastique. Via ce long-métrage, Joe Dante sort définitivement d'un anonymat relatif, lui qui avait déjà estourbi les persistances rétiniennes via Piranhas (1978) et Hurlements (1981) auparavant. A ce jour, Gremlins reste évidemment son métrage le plus proverbial. Joe Dante ne rééditera pas une telle fulguration artistique ni commerciale, nonobstant la sortie d'un inévitable Gremlins 2 : la nouvelle génération (1990).
En outre, ce second chapitre consécutif ne connaîtra pas le même fatum et sera curieusement boudé par un public peu en verve. Pourtant, au fil des années, Gremlins 2 : la nouvelle génération s'arroge la couronne hiératique de film culte.
Le succès de ce diptyque tient dans cette kyrielle de références, dans ses sarcasmes, sa goguenardise et son humour corrosif. Ainsi, les créatures mutines et égrillardes deviennent des figures populaires dans la culture américaine. Pendant longtemps, les producteurs mercantilistes exhorteront le metteur en scène à réaliser un troisième volet putatif. Joe Dante refusera mordicus de se dévoyer dans une franchise lucrative et opportuniste. Ses films suivants (L'Aventure Intérieure, Explorers, Les Banlieusards, Panic sur Florida Beach, Small Soldiers, Les Looney Tunes passent à l'action, The Hole et Buriyng the Ex) se solderont unanimement par une rebuffade commerciale.
Que soit. Au moins, avec Gremlins, Joe Dante aura laissé, dans l'industrie hollywoodienne, une trace impérissable et indélébile.
Mieux, ce film fantastique et iconoclaste influence et génère toute une pléthore d'épigones. Qu'ils se nomment Hobglobins (Rick Sloane, 1988), Ghoulies (Luca Bervovici, 1985), Troll (John Carl Buechler, 1986), ou encore Munchies (Tina Hirsch, 1987), toutes ces séries B adventices ne sont in fine que des palimpsestes de Gremlins premier du nom. Vient également s'additionner Critters, réalisé par la diligence de Stephen Herek en 1986. Cette bisserie de science-fiction et d'horreur reste probablement l'avatar le plus célèbre du film de Joe Dante.
Le syllogisme de cette série B repose peu ou prou sur la même ritournelle scénaristique. Des petites boules de poil atterrissent un peu par hasard sur notre planète et viennent tarabuster une famille de gourdiflots dans une petite bourgade sans histoire.
Heureusement, des extraterrestres affables arrivent à la rescousse et poursuivent les Critters à travers l'univers. Ce scénario fantasque va ainsi devenir l'apanage d'une franchise en déliquescence. Ainsi, le premier chapitre est suivi par Critters 2 (Mick Garris, 1988), Critters 3 (Kristine Peterson, 1991) et Critters 4 (Rupert Harvey, 1991). En l'occurrence, le quatrième et ultime volet marque le déclin d'une saga erratique. Cette dernière forfaiture envoie nûment les Critters dans l'espace et s'éloigne sciemment du principal leitmotiv de la série funambulesque.
Depuis, les extraterrestres protéiformes ont subrepticement disparu des écrans-radars, mais sont restés imprimer dans la culture populaire. A raison, personne ne croyait à la résurgence de ces aliens à l'appétit pantagruélique.
Personne sauf un certain Bobby Miller, un metteur en scène issu du circuit indépendant, et à qui l'on doit TUB (2010), Holiday Road (2012), End Times (2018), ou encore The Cleanse (2016), par ailleurs inédits dans nos contrées hexagonales et inconnus au bataillon. Finaud, Bobby Miller décide de relancer les inimitiés via un Critters Attack ! en 2019, soit le cinquième chapitre de la franchise et vingt-huit ans après la sortie de Critters 4. Critters Attack ! est réalisé sous la forme d'un téléfilm et fait office de reboot, destiné à enjôler les thuriféraires de naguère.
Autant l'annoncer sans ambages. Personne n'aurait gagé sur ce retour fracassant. Reste à savoir si ce cinquième opus est digne (ou non) d'intérêt. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution de cette série B se compose de Tashiana Washington, Ava Preston, Jack Fulton, Jaeden Noel, Dee Wallace, Leon Clingman, Pierre Malherbe, Alex Jeaven et Tristan de Beer.
Attention, SPOILERS ! Drea, une jeune femme d'une vingtaine d'années, est à la recherche d'un emploi pour payer ses études à la faculté. A force de pugnacité, l'adulescente se retrouve baby-sitter et doit garder les enfants d'un professeur en plus de son petit frère. Afin de divertir les bambins, elle décide de les emmener en randonnée. Lors de cette excursion, Drea et ses congénères prodiguent des soins à une étrange créature. Ce Critter femelle qu’ils tentent de soigner va attirer sur son passage un essaim de mâles affamés ? et le groupe devra tout mettre en œuvre pour survivre.
Contre toute attente, la présence de Dee Wallace n'a rien de vraiment surprenant. Pour souvenance, la comédienne, désormais chenue, avait déjà sévi dans le premier chapitre. C'était il y a plus de trente ans déjà...
Certes, Critters Attack ! rattrape partiellement les carences et les défectuosités apoplectiques d'un Critters 4 digressif et anémique. Cette cinquième prévarication sur pellicule tangente ostensiblement vers le public juvénile. C'est par ailleurs le principal défaut lacunaire de Critters Attack ! Ce n'est pas aléatoire si les vedettes principales sont de jeunes éphèbes en dissidence contre les assauts répétés et simultanés des petites boules de poil. Madré, Bobby Miller multiplie les gags et les balourdises dans un film de science-fiction et d'épouvante curieusement inoffensif.
Il est donc primordial de prendre Critters Attack ! pour ce qu'il est, à savoir un téléfilm hâbleur qui contient tout de même quelques saynètes savamment troussées, mais guère davantage. A aucun moment, Critters Attack ! ne réitère les extravagances matoises de la franchise (notamment les trois premiers chapitres) et se fourvoie dans les élucubrations et les ganacheries lourdaudes. Dommage, entre autres, que Dee Wallace, en mode pilotage automatique, ne soit jamais exploitée, surtout dans sa stature falote de chasseuse de primes. Bobby Miller préfère se polariser sur son aéropage de jouvenceaux. On se gausse éperdument de cette adulescente qui fait office de baby-sitter, ou encore de ce jeune bambin qui s'est abandonné sans raison dans l'aphasie, voire la catatonie mentale.
Nos héros médusés doivent donc se colleter et se départir avec des aliens lardés de pics. "Les extraterrestres existent vraiment !", s'écrie Andrea au détour d'un laïus emphatique et fastidieux. Vous l'avez donc compris. Ce n'est donc pas Critters Attack ! qui risque de redorer le blason peu soyeux de nos extraterrestres gloutons. Une petite gabegie en somme, même si l'ensemble reste plutôt probe pour un téléfilm. Que dire de plus ?
Note : 08.5/20
Alice In Oliver