Genre : horreur, gore, trash, extrême, érotique, pornographie, slasher (interdit aux - 18 ans)
Année : 2008
Durée : 1h29
Synopsis : Une jolie femme conduit à travers tout le pays, se dénude et se photographie elle-même dans des positions tendancieuses. Une attitude si obscène ne pouvait pas rester longtemps impunie par le Fantom Kiler. Peu après, Natasha arrive dans une station essence en espérant qu'on remplisse sa voiture, mais malheureusement, c'est elle qui va se faire remplir : elle va être forcée à danser nue et à se faire humilier par le maniaque de service. Mais une femme peut endurer beaucoup de chose et Natasha parvient à s'enfuir. Cependant, un destin bien plus terrible l'attend dans les bois...
La critique :
Le cinéma underground n'est pas seulement transi par les érubescences, le gore, le splatter movie, le "Mondo", les zombies décrépits, le shockumentary, ou encore le death movie. Parfois, il s'accointe et s'acoquine avec les lubricités et les ignominies de l'univers pornographique. Et c'est ce qu'avait parfaitement discerné Joe d'Amato en son temps. A la fois réalisateur, producteur, scénariste, directeur de la photographie et cadreur, Joe d'Amato - Aristide Massaceci de son vrai nom - est souvent considéré comme le cinéaste le plus prolifique du cinéma transalpin.
Il est avant tout répertorié parmi les parangons les plus éminents du cinéma bis. Opportuniste, il profite de l'essor du western spaghetti pour réaliser plusieurs séries B notables, mais toujours inédites dans nos contrées hexagonales.
Puis, il oblique subrepticement vers le fantastique et l'heroic fantasy. Mais c'est surtout par l'entremise du cinéma érotique et pornographique qu'il érige sa réputation harangueuse et sulfureuse. Joe d'Amato profite du succès pharaonique d'Emmanuelle (Just Jaeckin, 1974) pour se lancer à la conquête de nouvelles historiettes amoureuses sur fond de libertinage. Emanuelle's Revenge (1975), Voluptueuse Laura (1976), Emanuelle en Amérique (1977), Viol sous les Tropiques (1977), Emanuelle et les filles de Madame Claude (1978), Les Plaisirs d'Hélène (1980), ou encore Les amours interdites d'une religieuse (1979) lui permettent d'édifier son monogramme dans l'industrie pornographique. Puis, avec l'effervescence de productions trash et iconoclastes durant les années 1970 (notamment Massacre à la Tronçonneuse, Salo ou les 120 Journées de Sodome, Orange Mécanique ou encore Les Chiens de Paille), Joe d'Amato comprend qu'il a une opportunité à saisir.
Malicieux, le cinéaste décide alors d'amalgamer âpretés, anthropophagie, nécrophilie et lascivités. Tel est, par ailleurs, le principal leitmotiv de Blue Holocaust (1978). L'air de rien, cette production licencieuse et indécente va influencer et générer toute une pléthore d'épigones, entre autres Nekromantik (Jörg Buttgereit, 1987), Nekromantik 2 (Jörg Buttgereit, 1991) et Aftermath (Nacho Cerda, 1994). On peut donc légitimement considérer Joe d'Amato comme le chantre démiurgique du "porno gore", surtout avec des titres tels que Hard Sensation (1980), La nuit fantastique des morts-vivants (1980) et Porno Holocaust (1981).
Le cinéma underground germanique n'a jamais caché sa dilection ni ses accointances avec les travaux de Joe d'Amato.
Preuve en est avec Andreas Bethmann, le réalisateur d'Exitus Interruptus (2006), Exitus 2 - House of Pain (2008), K3 - Prison of Hell (2009), ou encore Rossa Venezia (2003). La trame scénaristique de ses diverses prévarications sur pellicule ? Toujours la même ritournelle. Une jolie demoiselle est séquestrée, puis écrouée dans un établissement pénitencier de haute surveillance. La captive se transmue alors en une sorte de mijaurée sommée de satisfaire les pulsions satyriasiques de ses geôliers. C'est pourtant Andreas Bethmann qui va s'arroger le néologisme de "porno gore" pour avaliser ses déviances et ses lubricités... Au grand dam de Joe d'Amato...
Mais il existe un autre auteur, cette fois-ci beaucoup plus obscur, et du nom de Roman Nowicki qui va, à son tour, s'approprier toutes ces ignominies savamment fomentées sur pellicule.
Tout commence avec Fantom Kiler, sorti en 1998. Cette fois-ci, il est question d'un maniaque encapuchonné et vêtu de noir qui assaille et étripe d'affriolantes gourgandines. Rien de neuf à l'horizon si ce n'est que cette série B (série Z...) adventice incorpore à la fois du gore, du stupre à satiété et même quelques relents de snuff movie. Il n'en faut pas davantage pour enjôler les thuriféraires du cinéma underground. Grisé par ce succès inopiné, Roman Nowicki enchaîne alors avec Fantom Kiler 2 (1999), Fantom Kiler 3 (2003) et Fantom Kiler 4 (2008).
Aujourd'hui, c'est le cas du quatrième et ultime chapitre qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes éparses. Pour souvenance, les épisodes antécesseurs n'avaient pas spécialement laissé un souvenir indélébile, loin de là...
Mais, au moins, dans le premier opus, on décelait quelques saynètes dissonantes et éruptives. Après un Fantom Kiler 2 plutôt pingre et déconcertant en termes d'hémoglobine, Roman Nowicki se montrait légèrement plus affable avec un Fantom Kiler 3 aux allures néanmoins redondantes. Fantom Kiler 4 est donc censé clore la tétralogie en apothéose. Reste à savoir si cette production impécunieuse remplit (ou non) son office. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution de ce quatrième chapitre risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Dionne, Maria Vaslova, Pavla Nicole, Conrad Bismark, Petr Sass, Andrej Krupa et Michal Sokolowski ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS !
Une jolie femme conduit à travers tout le pays, se dénude et se photographie elle-même dans des positions tendancieuses.
Une attitude si obscène ne pouvait pas rester longtemps impunie par le Fantom Kiler. Peu après, Natasha arrive dans une station essence en espérant qu'on remplisse sa voiture mais malheureusement, c'est elle qui va se faire remplir. Elle va être forcée à danser nue et à se faire humilier par le maniaque de service. Mais une femme peut endurer beaucoup de chose et Natasha parvient à s'enfuir. Cependant, un destin bien plus terrible l'attend dans les bois... Pour l'anecdote superfétatoire, ce synopsis, à la fois approximatif et succinct, est également disponible sur le site Horreur.Net (Source : https://www.horreur.net/film/fantom-kiler-4-6253). Autant l'annoncer sans ambages.
Le scénario est n'est pas forcément la principale argutie de ce quatrième épisode, plutôt soporifique dans l'ensemble.
Via Fantom Kiler 4, Roman Nowicki affine et peaufine davantage son goût immodéré pour les concupiscences, les bacchanales et les parties d'agapes et priapées. Formellement, Fantom Kiler 4 s'approxime davantage à une oeuvre pornographique plutôt qu'à un long-métrage gore et oppressant. Les laudateurs de barbaques et de tripailles rougeoyantes sont donc priés de quitter expressément leur siège et de retourner gentiment dans leurs pénates. En vérité, on pourrait légitimement considérer Fantom Kiler 4 comme un prélude, ou plutôt comme une suite alternative et consécutive de Fantom Seducer (2005) et Fantom Seducer 2 (2005).
Depuis la sortie de Fantom Kiler 3, Roman Nowicki s'est davantage polarisé sur le sadomasochisme, le saphisme, le triolisme, le candaulisme et le fétichisme.
Impression corroborée par un Fantom Kiler 4 plutôt éloquent lors de son préambule. Durant ses présentations liminaires, Fantom Kiler 4 fait vaguement illusion. Une pauvre mijaurée est inlassablement poursuivie par le fantom kiler. Capturée, violée puis suppliciée, elle est finalement cisaillée et charcutée par une moissonneuse-batteuse. Hélas, nonobstant cette saynète rutilante, on ne retiendra pas grand-chose de ce quatrième opus ; si ce n'est qu'il tangente ostensiblement vers la pornographie déviante (bis repetita...). Pour le reste, ce quatrième opus s'affaire doctement à l'ouvrage via des comédiennes aguicheuses et allègrement dépoitraillées après deux ou trois minutes de présentation succincte. Mais il était temps, grand temps de cesser les belligérances.
Vous l'avez donc compris. Fantom Kiler 4 s'adresse donc exclusivement aux aficionados les plus patentés de la franchise, tout du moins si ces derniers existent encore...
Note : 08.5/20
Alice In Oliver