Genre : fantastique, science-fiction
Année : 2019
Durée : 2h04
Synopsis : Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers qui va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers lorsque la Terre se révèle l’enjeu d’une guerre galactique entre deux races extraterrestres.
La critique :
Depuis presque vingt ans maintenant, les super-héros pullulent sur nos écrans et dans les salles de cinéma. Pour souvenance, cette résurgence débute avec X-Men (Bryan Singer, 2000). Depuis, les firmes Marvel et DC Comics se disputent avec acharnement la couronne de la firme la plus hégémonique dans l'industrie hollywoodienne. Dans cette série de belligérances, c'est Marvel qui, pour le moment, remporte le pugilat avec une certaine fatuité et outrecuidance. Peine perdue... Walt Disney vient lui aussi s'agréger aux inimitiés avec le rachat de la licence Star Wars. Toutes ces martialités reflètent, bon gré mal gré, l'anomie de l'industrie hollywoodienne actuelle.
On rachète des franchises lucratives pour flagorner un public peu exigeant en termes de qualités cinématographiques.
On ressuscite certaines sagas de naguère (Terminator, Die Hard ou encore Indiana Jones) pour ameuter les foules dans les salles obscures. On réalise des suites, des reboots et des séquelles à la pelle et on recommence... Inexorablement... Il suffit de regarder le nombre de films de super-héros qui se sont illustrés avec brio (ou non) sur nos écrans évanescents. Qu'ils se nomment Iron Man (Jon Favreau, 2008), Avengers (Joss Whedon, 2012), Les gardiens de la galaxie (James Gunn, 2014), Spider-Man (Sam Raimi, 2002), Man of Steel (Zach Snyder, 2013), Deadpool (Tim Miller, 2016), Captain America - First Avenger (Joe Johnston, 2011), ou encore Kick-Ass (Matthew Vaughn, 2010), toutes ces productions luxuriantes restent peu ou prou analogiques.
Il ne manquait plus que les femmes dans cette litanie de longs-métrages disparates.
Pour souvenance, Hollywood s'était déjà attelé à un Supergirl (Jeannot Szwarc, 1984) de sinistre mémoire. En raison de son échec commercial, les studios ne réitéreront pas de sitôt cette expérience amère. Retour de la gente féminine bien des années plus tard avec les malencontreux Catwoman (Pitof, 2004), Elektra (Rob S. Bowman, 2005) et Ant-Man et la Guêpe (Peyton Reed, 2018). Là encore, les films se vautrent lamentablement lors de leur exploitation dans les salles obscures. Corrélativement, Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017) sonne le tocsin d'une gente féminine en dissidence. Cette fois-ci, le long-métrage triomphe et reçoit même les satisfécits unanimes d'une presse panégyriste. Que la gente féminine se rassérène.
Hollywood peut continuer à mettre en exergue des figures féminines (féministes...) sur ces oriflammes et en tête d'affiche.
Le patriarcat en berne n'a qu'à bien se tenir. Désormais, hommes et femmes doivent absolument se partage le haut de l'affiche, avec une priorité pour mesdames. Toujours cette même antienne de l'égalitarisme à tous crins. Preuve en est avec Captain Marvel, réalisé par la diligence d'Anna Boden et Ryan Fleck en 2019. Les deux comparses coréalisent ensemble depuis leurs premiers balbutiements dans l'industrie cinématographique. On leur doit notamment des oeuvres telles que Have you seen this man ? (2003), Young Rebels (2005), Sugar (2008), Une drôle d'histoire (2010) et plusieurs épisodes de séries télévisées éventuellement notables (entre autres, The Big C, Under Pressure, The Affair et Billions). La genèse de Captain Marvel remonte à 2014.
Déjà à l'époque, les producteurs chargent plusieurs scénaristes de griffonner le script du film.
Ainsi, plusieurs cacographes s'affairent à l'ouvrage et contribuent à l'élaboration de divers scénarii. Le tournage est différé à maintes reprises et doit céder sa place à Ant-Man et la Guêpe. L'attente sera plutôt fructueuse puisque Captain Marvel se solde par des scores honorables lors sa distribution dans les salles obscures. Même les critiques se montrent plutôt dithyrambiques et louent ce nouvel effort des studios Marvel. Reste à savoir si Captain Marvel justifie - ou non - son visionnage et surtout s'il dénote (ou se détache) de l'apathie des productions de super-héros actuels.
Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution du film se compose de Brie Larson, Samuel L. Jackson, Ben Mendelsohn, Lashana Lynch, Jude Law, Annette Bening, Gemma Chan, Clark Gregg et Djimon Hounsou.
Viennent également s'agréger les caméos de Mark Ruffalo, Chris Evans et Scarlett Johansson. Attention, SPOILERS ! Alors qu’une guerre galactique opposant deux races d’aliens (les Kree et les Skrulls) atteint la Terre, Carol Danvers se retrouve précipitée au cœur de la bataille, aidée de quelques alliés. La jeune femme va devenir l’une des plus puissantes super-héroïnes de l’univers. A l'aune de cet ixième blockbuster dispendieux (pléonasme !), on peut légitimement gloser et pérorer sur les concerts de louanges qui ont auréolé Captain Marvel.
Si le film d'Anna Boden et Ryan Fleck se montre plutôt magnanime en termes de bastons homériques, ce blockbuster manque singulièrement d'éloquence. Autant l'annoncer sans ambages. Oui, Captain Marvel étrille allègrement d'autres productions à vocation féminine (féministe...).
Hélas, le long-métrage ne fera pas ciller l'hégémonie rogue de Wonder Woman, solidement consolidé à la première place des super-héroïnes en état de grâce. Première carence et pas des moindres, il manque à ce blockbuster un vrai super-vilain digne de nom. En raison de ses pouvoirs pharaoniques et incommensurables, Captain Marvel est quasiment invulnérable. Bien conscients de l'inanité et de la vacuité de leur scénario, Anna Boden et son fidèle prosélyte jouent la carte du buddy movie. La pauvre Captain Marvel se retrouve flanquée d'un Nick Fury en mode histrionique.
Contre toute attente, le célèbre agent passe au mieux pour un bouffon, au pis pour une sorte de saltimbanque qui accumule les facéties et les pitreries à tous crins. On croit fabuler... On tient alors la seule bonne idée du film.
Captain Marvel s'immisce alors sur le sujet spinescent de la mémoire. Malencontreusement, le long-métrage fait preuve de beaucoup trop de pusillanimité dans ses thématiques nébuleuses. A l'aune de la saga Avengers et d'autres productions beaucoup plus voluptuaires, Captain Marvel fait plutôt pâle figure. En l'état, il convient d'évoquer une sorte de blockbuster subsidiaire, un de plus dans l'univers famélique de l'industrie cinématographique hollywoodienne ! Seule petite consolation, Brie Larson porte sur ses épaules à la fois frêles et musculeuses cette production amorphe et déjà exsangue, seulement un an après sa sortie. Désormais, prions pour que les studios n'aient pas la mauvaise idée de produire ou de financer une suite encore plus soporative...
Certes, formellement, Captain Marvel n'est pas un blockbuster catastrophique, loin de là... Mais à nos yeux, il ne mérite même pas une mention passable.
Note : 09/20
Alice In Oliver
super-héros ne m'accrochent jamais (sauf la trilogie des Batman, les deux Iron Man et surtout Watchmen), je me dis que ça serait une perte
de temps