faces-of-death 6

Genre : horreur, gore, trash, extrême, documentaire, shockumentary, death movie, "Mondo" (interdit aux - 18 ans)
Année : 1996
Durée : 1h22

Synopsis : La saga Faces of Death est de retour via un sixième et dernier opus, le bien nommé Faces of Death 6. Cette ultime segmentation est censée conclure la franchise rougeoyante en apothéose. Ce death movie explore la mort à travers diverses segmentations bien distinctes : les us et les coutumes qui nimbent les rituels anthropophagiques dans certaines tribus de l'Afrique Noire, le commerce d'opiacés et de stupéfiants, les meurtres et les autolyses et les exécutions de criminels de guerre après le Procès de Nuremberg. Sur ce dernier point, il s'apparente presque à un avatar éhonté de Mondo Cane 4, chroniqué récemment sur Cinéma Choc.

 

La critique :

Faces of Death, un nom qui résonne comme une sorte de tambour battant et qui rimaille avec le cinéma underground et d'exploitation. A tort, le film de John Alan Schwartz, sorti en 1978, est souvent considéré comme le long-métrage prodrome en matière de death movie. Pourtant, c'est le court-métrage The Act of Seeing With One's Own Eyes (Stan Brakhage, 1971) qui reste l'oeuvre d'avant-garde et référentielle. Formellement, Faces of Death, soit Face à la Mort dans l'idiome de Molière, s'inspire davantage de Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Max Cavalara, 1962), un "documenteur" dont il reprend le syllogisme harangueur.
Seule dissimilitude et pas des moindres, Faces of Death se polarise davantage sur la mort, la scabrosité et la putréfaction.

Telle est, par ailleurs, la principale admonition de l'affiche rutilante du film : "Quand la mort n'est pas du cinéma !". Ainsi, Faces of Death prodigue toute une pléthore de saynètes gore et érubescentes. Au programme des tristes réjouissances, nous assistons, effarés, à des accidents mortels de la route, des exécutions sommaires, ou encore à des autolyses. Pis, nous sommes même conviés à visionner la sentence capitale (par électrocution) sur un détentionnaire lambda. Or, la plupart des séquences sont truquées, falsifiées et éhontément exploitées par un John Alan Schwartz opportuniste. Banni, voué à l'opprobre et aux gémonies dans plus de quatre-vingts pays, Faces of Death devient le nouveau long-métrage à abattre pour une censure sérieusement courroucée.
A ce jour, Face à la Mort détient toujours le triste record du nombre d'interdiction à travers le monde.

A contrario, cette réputation sulfureuse participe à édifier la notoriété de ce "documenteur". Faces of Death s'arroge le titre suprême de fameux Saint-Graal, activement prisé et recherché par les thuriféraires du cinéma underground. En raison de son succès inopiné, Faces of Death engendre toute une pléthore d'épigones. Qu'ils se nomment Arquivos Da Morte, A Certain Kind Of Death (Blue Hadaegh et Grover Babcock, 2003), Inhumanities (Harvey Keith, 1989), Death Scenes (Nick Bougas, 1989), ou encore True Gore (M. Dixon Causey, 1987), tous ces death movies ne sont, in fine, que des palimpsestes de Faces of DeathA raison, John Alan Schwartz exulte.
L'auteur démiurgique décide de transmuer le premier chapitre en une saga interminable et mercantiliste. Autant l'annoncer sans fard. 

Aucun des épisodes consécutifs ne réitérera le choc ni la virulence du tout premier Faces of Death. Pis, dès le troisième opus (le bien nommé Faces of Death 3), la franchise suinte sérieusement la naphtaline. Bien conscient de la décrépitude de la série, John Alan Schwartz réactivera les plaies béantes de l'indécence avec un Faces of Death 4 (1990), plutôt magnanime en termes d'ignominies et de turpitudes. En l'occurrence, difficile d'évoquer le cas de Faces of Death 5 (1995), puisque nous n'avons pas encore décelé ce death movie rarissime et introuvable, que ce soit en vidéo ou sur la Toile et les réseaux sociaux. Toujours est-il que la saga se parachève avec une sixième et ultime forfaiture, Faces of Death 6, sorti en 1996. Pour l'anecdote superfétatoire, il existe trois versions différentes de Faces of Death 6. La première a été publiée par les éditions Gorgon et semble avoir mystérieusement disparu des écrans-radars.

La seconde serait une compilation des meilleurs moments (si j'ose dire...) des quatre premiers chapitres. Quant à la troisième version, elle serait une sorte de condensé entre Faces of Death - The Millenium (Morenzo Lunoz Jr., 1996) et Mondo Cane 4 (?, 1992). Faces of Death 6 se compose donc essentiellement de scènes déjà entrevues dans d'autres death movies peu ou prou analogiques. Mais trêve de palabres et de verbiages, et passons à l'exégèse de ce death movie. Attention, SPOILERS ! La saga Faces of Death est de retour via un sixième et dernier opus, le bien nommé Faces of Death 6Cette ultime segmentation est censée conclure la franchise rougeoyante en apothéose.
Ce death movie explore la mort à travers diverses segmentations bien distinctes : les us et les coutumes qui nimbent les rituels anthropophagiques dans certaines tribus de l'Afrique Noire, le commerce d'opiacés et de stupéfiants, les meurtres et les autolyses et les exécutions de criminels de guerre après le Procès de Nuremberg. 

Sur ce dernier point, il s'apparente presque à un avatar éhonté de Mondo Cane 4, chroniqué récemment sur Cinéma Choc. Evidemment, rien n'a changé depuis la sortie du premier Faces of DeathEn l'occurrence, Faces of Death 6 marche dans le même sillage et continuum morbide. Toutefois, depuis la fin des années 1970 (soit la date de sortie du premier Face à la Mort), le monde a changé et a connu de nombreuses permutations. Le long préambule de Faces of Death 6 s'appesantit allègrement sur certains rites tribaux de l'Afrique Noire. Il est, entre autres, questions de sévices et d'exactions pratiqués sur des animaux (en particulier sur des sangliers et des marcassins fracassés et mutilés jusqu'à l'ultime trépas). Le cannibalisme est évidemment de mise, mais est davantage suggéré. 
Sur ce dernier point, Faces of Death 6 réitère les saynètes déjà entrevues dans Africa Addio et autres Africa Ama, deux shockumentaries déjà susdénommés dans cette chronique. 

Puis, sans fard, Faces of Death 6 enchaîne alors sur des séries de tornades qui ont saccagé certaines régions des Etats-Unis. Autant l'annoncer sans fard. Toute cette section, pour le moins fastidieuse, s'étale au moins sur vingt minutes de bobine. En mode pilotage automatique, John Alan Schwartz remplit benoîtement son office. Puis, la segmentation suivante se focalise sur le trafic de stupéfiants. Faces of Death 6 réitère donc les lithographies mortuaires de Drugs - A River Of No Return (Stelvio Massi, 1992). Là aussi, il est question d'enfants et de jeunes mères qui agonisent, puis dépérissent à cause des effets délétères de la cocaïne et de l'héroïne.
Puis, Faces of Death 6 oblique alors vers les meurtres et les suicides. 
Toute une litanie de cadavres sont exposés à l'écran.

Entre décomposition et putréfaction, les dépouilles présentent parfois des mutilations et des excoriations sévères. Le spectateur éberlué assistera même à l'opération, puis à l'excision chirurgicale d'un homme d'une trentaine d'années. Sa cavité abdominale sera entièrement dépecée, tuméfiée et anatomisée, tout comme ses circonvolutions neuronales. Vous l'avez donc compris. Faces of Death 6 ne badine pas avec la barbaque ni la tripaille. Seul bémol et pas des moindres, ce shockumentary se contente de psalmodier ses sinistres antécesseurs, tout en renâclant vers d'autres death movies adventices. Faces of Death 6 repose toujours sur la même antienne, à savoir que personne n'échappe à la mort. Depuis l'avènement de cette saga sur le cinéma underground, John Alan Schwartz s'est échiné à disséminer incessamment ce message, avec plus ou moins de raffinement et de célérité.
In fine, Faces of Death 6 n'élude pas non plus l'écueil de la redondance en se terminant sur l'exécution de criminels de guerre. 
En gros, rien de neuf à l'horizon si ce n'est un pur produit d'exploitation, produit et réalisé avec un certain dilettantisme.

 

Note : 08/20

 

sparklehorse2 Alice In Oliver