True-Gore-II-1989-movie-M

Genre : horreur, gore, trash, extrême, documentaire, "documenteur", shockumentary, death movie, "Mondo" (interdit aux - 18 ans)
Année : 1989
Durée : 1h26

Synopsis : Après un premier chapitre en apothéose, la série True Gore se poursuit via le bien nommé True Gore 2 - Empire of Madness. Sorti uniquement au Japon, ce death movie fait office de véritable rareté activement prisée et recherchée par les collectionneurs les plus patentés. Cette fois-ci, les mises à mort et les séries de scabrosités sont présentées par la tête d'un homme décapité. Bienvenue dans l'univers déviant et traumatisant de True Gore 2 - Empire of Madness

 

La critique :

Souvenez-vous, c'était le 2 janvier 2019 (plus d'un an... Déjà !), Inthemoodforgore (Inthemood, pour les intimes...) nous infligeait, dans sa polymathie teintée de panégyrisme, la chronique de True Gore (Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2019/01/02/36973858.html), un death movie réalisé par la diligence de M. Dixon Causey en 1987. Toujours pour souvenance, notre chroniqueur omnisicient faisait le distinguo entre le shockumentary et le "documenteur". Si le shockumentary se pare à la fois de véracité et d'authenticité, le "documenteur" utilise la fourberie pour soudoyer son audimat. Que les adulateurs de Cinéma Choc (mais enfin, qui sont-ils ?) se rassérènent.
A travers cette critique, nous ne commettrons pas l'offense d'itérer la genèse du "shockumentary", même s'il sied de rappeler que c'est le film Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Max Cavalara, 1962) qui reste le long-métrage prodrome en la matière.

En l'occurrence, Mondo Cane n'est pas un vraiment shockumentary dans la sémiologie noble du terme, mais bel et bien un "documenteur". Certes, par certaines finauderies, ce pur produit du cinéma d'exploitation revêt les oripeaux d'un shockumentary en scrutant les us et les coutumes de diverses peuplades à travers le monde. Tantôt virulentes, tantôt truculentes, tantôt outrecuidantes, les saynètes licencieuses se centralisent sur les prismes de l'ethnologie et de l'anthropologie. Sur la forme, Mondo Cane a pour velléité de dénoncer et de semoncer les turpitudes et les vilenies de l'Humanité.
Une chimère... Sur le fond, ce "Mondo" a surtout pour aspérité de flagorner nos tropismes pour l'hédonisme et le consumérisme à tous crins. Impression corroborée avec la sortie de Faces of Death (John Alan Schwartz, 1978) quinze ans plus tard.

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Opportuniste, John Alan Schwartz, qui sévit sous le pseudonyme de Conan Le Cilaire, réitère le syllogisme fallacieux de Mondo Cane, avec davantage de scabrosité. Là aussi, sur la forme, Faces of Death s'approxime à un périple mortuaire autour du monde, où il est à la fois question d'accidents sportifs et de la route, d'autolyses, de supplices pratiqués sur la faune et la flore, d'exécutions sadiques et même de la sentence capitale par électrocution. Banni, voué à l'opprobre et aux gémonies, Faces of Death devient la nouvelle figure à abattre auprès d'une censure sévèrement courroucée pour l'occasion. A ce jour, Faces of Death détient toujours le triste record du nombre d'interdiction à travers le monde. A raison, John Alan Schwartz jubile.
Pourtant, à l'instar de Mondo Cane, la majorité des séquences morbides sont falsifiées, truquées et éhontément fomentées par son auteur démiurgique.

Paradoxalement, Faces of Death devient ce fameux Saint Graal activement prisé et recherché par les collectionneurs, ainsi que les thuriféraires du cinéma underground. En raison de son succès inopiné, Faces of Death va inspirer et engendrer toute une pléthore d'épigones. Les laudateurs du cinéma trash n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que Traces of Death (Damon Fox, 1993), Faces of Gore (Tod Tjersland, 1999), la saga Arquivos Da Morte, A Certain Kind of Death (Blue Hadaegh et Grover Babcock, 2003), Inhumanities (Harvey Keith, 1989), ou encore Death Scenes (Nick Bougas, 1989) parmi les death movies notables et éventuellement notoires. 
En résumé, depuis la sortie de Faces of Death, le death movie s'est largement démocratisé sur la Toile. Ce sous-registre du cinéma d'exploitation ravive les ardeurs de metteurs en scène peu scrupuleux.

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Mais, parfois, dans cette kyrielle de productions délictueuses, on peut déceler une once de matoiserie. En outre, True Gore se délestait du sceau de "documenteur" pour s'appuyer sur des séquences à la fois outrageantes et bien réelles. Il était donc logique que son auteur, un certain M. Dixon Causey, itère derechef les animosités via un second chapitre, le bien nommé True Gore 2 - Empire of Madness, et sorti en 1989. Quant au fameux M. Dixon Causey, impossible de vous prodiguer la moindre information sur ce metteur en scène adventice. A fortiori, selon nos sources, le cinéaste s'est érigé un simulacre de notoriété via le diptyque True Gore et True Gore 2.
Depuis, plus de nouvelles de l'intéressé... Ce dernier semble avoir subrepticement disparu des écrans-radars...

Si le premier True Gore fait office de rareté, que dire alors du second opus ? Pour une raison qui nous échappe, cette seconde prévarication sur pellicule est seulement sortie au pays du Soleil Levant. Evidemment, l'interdiction aux moins de 18 ans est toujours de rigueur. Reste à savoir si True Gore 2 - Empire of Madness réédite les fulgurations et les forfaitures de son sinistre antécesseur. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... Attention, SPOILERS ! Après un premier chapitre en apothéose, la série True Gore se poursuit via le bien nommé True Gore 2 - Empire of Madness. Sorti uniquement au Japon, ce death movie fait office de véritable rareté activement prisée et recherchée par les collectionneurs les plus patentés.
Cette fois-ci, les mises à mort et les séries de scabrosités sont présentées par la tête d'un homme décapité. Bienvenue dans l'univers déviant et traumatisant de 
True Gore 2 - Empire of Madness !

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Autant l'annoncer sans ambages. True Gore 2 - Empire of Madness ne réédite aucunement les abominations de son auguste devancier. Pourtant, dès le préambule, les inimitiés sont d'ores et déjà annoncées. Un homme anonyme est assailli par un individu encapuchonné. Nous assistons, éberlués, à la décapitation de l'infortuné. Paradoxalement, c'est cette même tête cisaillée qui va se réveiller et nous présenter le programme des tristes réjouissances. Via cette introduction habilement fomentée, True Gore 2 montre déjà ses principales tares et carences.
Evidemment, ce prélude, aussi virulent soit-il, est truqué et n'est même plus dissimulé par ses pourvoyeurs. Hélas, la suite des animosités ne se montre pas beaucoup plus éloquente
. Certes, au programme des tristes réjouissances, nous sommes conviés à scruter la mort dans toutes ses âpretés et ses tortuosités.

à l'instar des death movies habituels, True Gore 2 corrobore son appétence pour l'odontologie chirurgicale. Ainsi, un homme est cisaillé, tuméfié et éventré en partant de la gorge jusqu'à la cavité abdominale. Puis, les médicastres charcutent ses circonvolutions neuronales pour extraire une partie du cervelet. Le suicide et les scarifications sont évidemment de mise, tout comme les rituels sataniques, les meurtres ensanglantés et filmés en direct. Vient également s'additionner toute une kyrielle de cadavres qui s'empilent et s'amoncellent avant de passer sous le bistouri d'un thanatopracteur. Certes, toutes ces fulgurances et exécrations impressionneront et ulcéreront sans doute les néophytes, à condition de faire fi sur la prétendue congruence de ces susdites déviances.
Vous l'avez donc compris. True Gore 2 - Empire of Madness est un pur produit d'exploitation. Là où le premier chapitre révulsait et estourbissait les persistances rétiniennes, ce second essai se montre beaucoup plus académique et approximatif. 
Pis, il suinte même le dilettantisme et l'opportunisme à plein nez ! A raison, les aficionados du premier opus gloseront et péroreront contre cette suite soporative. Maigre consolation, True Gore 2 se montre suffisamment magnanime en termes de barbaques et de tripailles rougeoyantes. Seul bémol et pas des moindres, True Gore 2 - Empire of Madness fait au mieux office de death movie subsidiaire. Par miséricorde, nous lui attribuerons une mention passable, mais ce shockumentary mérite sans doute moins, beaucoup moins...

Note : 10/20

sparklehorse2 Alice In Oliver