Genre : shockumentary, "Mondo", sport, trash, extrême (interdit aux - 18 ans)
Année : 1998
Durée : 1h18
Synopsis : Bloody and Shocking Sports - Fights amalgame sans fard des séances de rodéo (parfois appelé "jaripeo"), de baseball, de catch, de formule 1 (ainsi que d'autres sports de courses automobiles) et même des crashs d'avion à travers une série d'accidents malencontreux, parfois mortels pour ces adeptes de sensations trash et extrêmes.
La critique :
Oui, je sais... Je sais que vous allez probablement nous maudire, nous haïr et nous exécrer... Oui, je sais que vous allez tonner et clabauder après la ligne directrice de Cinéma Choc... Sans doute à raison... Dans sa cancrerie et son incompétence crasse, votre blog favori (rires !) vous propose de temps à autre... Pardon... Vous propose parfois... Pardon... Vous propose souvent... Pardon... Vous propose perpétuellement des "Mondo", des death movies et des shockumentaries. Que les adulateurs de Cinéma Choc (mais enfin, qui êtes-vous ?) se rassérènent.
A travers cette chronique, nous ne commettrons pas l'offense ni l'impudence de réitérer la genèse ni l'historique du "Mondo", même s'il sied de rappeler que c'est probablement le "documenteur" Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Francesco Prosperi et Max Cavalara, 1962) qui reste le film prodrome en la matière.
Le principe du "Mondo" ? Toujours la même antienne. Des journalistes enfilent les oripeaux de cinéastes pour filmer les us et les coutumes de diverses peuplades séculaires. Tantôt virulentes, tantôt truculentes, tantôt outrecuidantes, les saynètes impertinentes sont savamment ourdies et expérimentées par leurs auteurs démiurgiques. Autrement dit, tout est truqué, falsifié et éhontément codifié pour satisfaire l'appétit pantagruélique des thuriféraires du cinéma trash et extrême. Les prétendues peuplades sont en réalité des acteurs amateurs et/ou anonymes.
Sur la forme, le "Mondo" s'approxime à une sorte de parabole ethnologique sur la nature humaine, encore transie par ses pulsions archaïques. Sur le fond, le "Mondo" n'a pas de telle velléités et enjôle davantage notre tropisme pour l'eudémonisme et cette scopophilie obsessionnelle.
Grisés par ce succès inopiné, Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi se laisseront dévoyer et iront explorer les contrées éculées de l'Afrique. Ainsi, Africa Addio (1966) et Les Négriers, aka Goodbye Oncle Tom (1971), relatent une Afrique paupérisée et soudoyée par les prismes de la colonisation et du capitalisme à tous crins. Via ces deux nouvelles pellicules, le "Mondo" franchit un palier supplémentaire dans la turpitude en obliquant vers des séquences lascives, voire pornographiques, et même le snuff animalier. Certains pays ou continents ne vont donc pas escarper à l'oeil scoptophile de certains metteurs en scène opportunistes. Les frères Castiglioni (Angelo et Alfredo) réalisent concomitamment Africa Ama (1971), Mondo Magic (1975) et Addio Ultimo Uomo (1978).
Ils font ainsi de l'Afrique et de certains rites ancestraux leurs principaux leitmotivs.
La savane devient elle aussi l'apanage du "Mondo". Savage Man, Savage Beast (Antonio Climatti et Mario Morra, 1975) et Naked Cruel (Bitto Albertini, 1984) sont autant de preuves édifiantes de cet attrait pour la brousse et des écueils qui nimbent certaines contrées désertiques. L'Asie (Shocking Asia, Rolf Olsen, 1974), les Etats-Unis (L'Amérique Interdite, Romano Vanderbes, 1977), la capitale parisienne (Paris Interdit, Jean-Louis van Belle, 1969) et même la ville de Saint-Tropez (Saint-Tropez Interdit, José Bénazéraf et Georges Cachoux, 1985) seront scrutés et appréhendés sous tous leurs travers. Ainsi, le "Mondo", le shockumentary et le death movie s'immiscent sur un chemin escarpé, quitte même à renâcler du côté des "freaks" via l'inénarrable Je ne suis pas un monstre (Kirby Dick, 1987). Même les grands requins blancs auront droit à leur shockumentary personnel (Great White Death, Jean-Patrick Lebel, 1981).
Les "Mondo", les shockumentaries et les death movies adventices se transmutent alors en immense zapping de l'horreur. Preuve en est avec Bloody and Shocking Sports, sorti en 1998. Pour l'anecdote superfétatoire, ce shockumentary est aussi connu sous le nom de Fights. En outre, impossible de déceler la présence d'un producteur, d'un distributeur ou d'un metteur en scène derrière cette ixième forfaiture sur pellicule. Selon nos sources et nos informations, cette compilation se serait déclinée en une trilogie lucrative et mercantiliste via Bloody and Shocking Sports 2 - Movies and TV et Bloody Shocking Sports Volume 3. Pour souvenance, Cinéma Choc s'était déjà polarisé sur le sport version "Mondo" via Los Mas Trajico Del Jaripeo (1994, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2019/07/03/37432605.html), une chronique diligentée par l'érudition et l'omniscience de Taratata.
Bloody and Shocking Sports - Fights se centre, lui, sur plusieurs séances ou tournois sportifs qui dérivent vers la profusion d'hémoglobine. Telle est, par ailleurs, l'exégèse de ce shockumentary. Attention, SPOILERS ! Bloody and Shocking Sports - Fights amalgame sans fard des séances de rodéo (parfois appelé "jaripeo"), de baseball, de catch, de formule 1 (ainsi que d'autres sports de courses automobiles) et même des crashs d'avion à travers une série d'accidents malencontreux, parfois mortels pour ces adeptes de sensations trash et extrêmes.
Cinéma Choc avait sans doute atteint la palme de la calamité en proposant les chroniques (improbables...) de Je ne suis pas un monstre et Los Mas Trajico Del Jaripeo. Autant l'annoncer sans ambages. Bloody and Shocking Sports ne réédite pas les mêmes fulgurances en termes de calamité concentrée sur pellicule, à condition de prendre ce shockumentary pour ce qu'il est, à savoir une compilation de violences sportives.
Evidemment, le jaripeo n'est pas en reste. Mais, au moins, sur ce dernier point, Bloody and Shocking Sports ne prend pas son public pour de maudits benêts, ni de sinistres imbéciles. Oui, vous assisterez, médusés, à des cavaliers un peu trop téméraires subir le courroux et les cornes acérées de taureaux atrabilaires et intarissables. C'est sans doute pour cette raison et pour cette intempérance pour le snuff animalier que Bloody and Shocking Sports a écopé de l'ultime réprobation, soit d'une interdiction aux moins de 18 ans.
Pour le reste, cette compilation affectionne tout particulièrement les crashs d'avion, ainsi que les matches de football (le soccer aux Etats-Unis...) qui dérivent vers les pugilats et les règlements de compte. La saynète la plus impressionnante concerne probablement ce footballeur professionnel sévèrement taclé par un adversaire effarouché.
Agonisant sur le sol, la victime infortunée laisse apparaître un tibia fracturé et ensanglanté... Est-il absolument opportun de s'appesantir plus amplement sur les sinistres détails ? La réponse est évidemment négative. Toutefois, Bloody and Shocking Sports n'est pas exempt de tout grief, loin de là... Ce shockumentary (cette compilation...) insiste un peu trop goulûment sur le baseball et des séquences de ski aventureuses, les gags se succédant à l'écran. Ensuite, pourquoi, diantre, s'échiner sur ces séances de catch, que l'on devine adroitement préméditées ? Toujours est-il que le public raffole de ce genre de prévarication sur pellicule. Nonobstant certaines digressions, Bloody and Shocking Sports remplit doctement son office. Seul bémol et pas des moindres, en cherchant sur le Net, vous pourrez aisément déceler des saynètes beaucoup plus virulentes.
In fine, on peut également déplorer que ce shockumentary n'étaye aucune réflexion sur le sport moderne et ses impondérables, notamment en termes de pécune, de pouvoir, de consumérisme et de compétition. Vous l'avez donc compris. Bloody and Shocking Sports échappe de justesse à la mention nanar patenté. Derechef, Cinéma Choc fait preuve de philanthropie et de gratitude...
Note : 06/20
Alice In Oliver