Genre : science-fiction, action (interdit aux - 12 ans lors de sa sortie cinéma, interdit aux - 16 ans lors de sa diffusion TV)
Année : 2012
Durée : 1h35
Synopsis : Dans un avenir proche, les Etats-Unis ne sont plus qu’un immense désert irradié. Mega City One est une métropole tentaculaire rongée par le vice. La seule forme d’autorité restante est représentée par les juges, une police urbaine qui cumule toutes les fonctions : flic, juge et bourreau. Une nouvelle drogue se propage, la Slo-Mo, qui permet de percevoir la réalité au ralenti. Sa distribution est contrôlée par Ma-Ma, ancienne prostituée, devenue baronne de la drogue. Dredd, le juge ultime, va se voir assigner une mission dans les environs de la tour de Ma-Ma et va devoir s’y confronter.
La critique :
A l'origine, Judge Dredd est un personnage de comics issu de l'imagination fertile et concomitante du scénariste John Wagner et du dessinateur Carlos Ezquerra. Un jour ou l'autre, ce flic soldatesque et aux méthodes rigoristes se devait d'enjôler et de flagorner le noble Septième Art. C'est dans ce contexte qu'est réalisé Judge Dredd (Danny Cannon, 1995, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2019/12/22/37604908.html) sous les traits retors de Sylvester Stallone. A l'époque, le comédien est en berne, surtout après les déconvenues essuyées par Arrête ou ma mère va tirer ! (Roger Spottiswoode, 1992), L'Expert (Luis Llosa, 1994), ou encore Assassins (Richard Donner, 1995).
Judge Dredd est censé requinquer un acteur en déliquescence en amalgamant science-fiction, action et humour égrillard.
Sylvester Stallone aspire à retrouver les éminences et les bonnes grâces du box-office américain. Une chimère... Si le long-métrage rembourse le budget imparti, la déconfiture est sévère même si les scores du film restent plutôt corrects lors de son exploitation sur le continent européen. Nouvelle débâcle pour Sylvester Stallone qui est même nommé dans la catégorie de la pire performance lors des Golden Raspberry Award. Même les critiques se montrent acrimonieuses et fustigent une série B grimée en blockbuster désincarné. Paradoxalement, que pouvait-on attendre de Danny Cannon, un "tâcheron" responsable de films (de navets...) tels que Phoenix (1998), Souviens-toi... L'Eté Dernier 2 (1998), ou encore Goal ! (2005), pour ne citer que ces sinistres exemples ?
Même les auteurs originels crient haro contre la version diligentée par Danny Cannon et réclament davantage de finauderie et d'éloquence.
La requête est ouïe par les producteurs, bien conscients de l'inanité de cette première adaptation. Le projet est relancé en 2008. C'est Danny Boyle qui est censé réactiver les animosités, mais le projet est différé à moult reprises. Que soit. Les financeurs requièrent l'érudition de Pete Travis pour réaliser Dredd en 2012. Auparavant, le metteur en scène britannique a essentiellement officié dans les séries télévisées. On lui doit notamment Faith (1996), The Bill (1997), Cold Feet (1999) et The Jury (2002), ainsi que quelques téléfilms (Other People's Children en 2000 et Henri VIII en 2003).
En l'occurrence, Dredd constitue seulement son troisième long-métrage et succède à Angles d'attaque (2008) et Endgame (2009). A ce jour, Dredd reste donc son long-métrage le plus proverbial. Pour souvenance, le même Endgame avait laissé plutôt de bonnes impressions, celui d'un cinéaste qui prise à la fois l'action et la science-fiction.
En outre, Dredd fait office de série B dispendieuse via une budget de 45 millions de dollars. Hélas, à l'instar de son sinistre antécesseur, Dredd peine à rembourser les sommes imparties. A contrario, les critiques se montrent un peu plus dithyrambiques, avec néanmoins une légère pointe de circonspection. D'un côté, les laudateurs louent un film d'action bourrin qui respecte les dogmes et les codes du matériel d'origine. De l'autre, les contempteurs vouent aux gémonies une adaptation falote et morose qui ne restera pas dans les annales du Septième Art.
Reste à savoir si Dredd justifie - ou non - son visionnage. Et reste à savoir aussi si ce faux remake, grimé en préquelle (séquelle...), se montre un peu plus glorieux que le susdit Judge Dredd. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film se compose de Karl Urban, Olivia Thirlby, Lena Headey, Wood Harris, Domhnall Gleeson, Langley Kirkwood, Warrick Grier, Francis Chouler et DeObia Oparel. Attention, SPOILERS ! Dans un avenir proche, les Etats-Unis ne sont plus qu’un immense désert irradié. Mega City One est une métropole tentaculaire rongée par le vice. La seule forme d’autorité restante est représentée par les juges, une police urbaine qui cumule toutes les fonctions : flic, juge et bourreau. Une nouvelle drogue se propage, la Slo-Mo, qui permet de percevoir la réalité au ralenti. Sa distribution est contrôlée par Ma-Ma, ancienne prostituée, devenue baronne de la drogue.
Dredd, le juge ultime, va se voir assigner une mission dans les environs de la tour de Ma-Ma et va devoir s’y confronter.
Autant l'annoncer sans ambages. On n'attendait pas forcément grand-chose, ou alors peu ou prou, de cette nouvelle version, si ce n'est davantage d'éloquence. En l'état, il était difficile de faire pire que le calamiteux Judge Dredd. Certes, le film de Danny Cannon dégageait - bon gré mal gré - un charme ineffable, celui d'une série B décomplexée, mais nimbée par toute une kyrielle de carences et de défectuosités. Oui, Dredd fait mieux que Judge Dredd. Au moins, cette nouvelle version (remake officieux ?) remplit doctement sa gageure. Mais le long-métrage de Pete Travis s'inscrit aussi dans cette didactique de remakes, de spin-off et de préquelles écervelées (un peu à l'instar de Total Recall - Mémoires Programmées, Len Wiseman, 2012). Certes, Pete Travis se montre plutôt magnanime et philanthrope en termes d'action et de belligérances.
Le film pétarade dans tous les sens et notre héros besogneux évolue au sein d'une cité tentaculaire. Sur la forme comme sur le fond, Dredd s'approxime davantage à une sorte de jeu vidéo en live. A chaque nouvelle étape, le policier peut passer au niveau suivant, et vice versa. Malicieux, Pete Travis confère à ce héros musculeux une jeune gourgandine, affublée de pouvoirs télékinésiques. Certes, les amateurs patentés de films d'action seront en terrain connu et quasiment conquis. Certes, Dredd ne badine pas avec la profusion d'hémoglobine qui explose littéralement à l'écran.
On comprend mieux pourquoi le film a écopé d'une interdiction aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles. Une réprobation qui sera revue à postériori pour passer à une interdiction aux moins de 16 ans lors de sa diffusion à la télévision.
Dommage que ce sang soit factice et visiblement diligenté par des techniciens avinés. Le cinéphile exigeant ne manquera pas de pester ni de fustiger contre tout ce sang déversé et hélas réalisé à base d'images de synthèse. Pour le reste, Karl Urban fait le job et s'affaire benoîtement à la tâche. "L'heure du jugement est venue", glose le comédien précautionneux. Dommage que Dredd n'exploite et ne développe jamais ses thématiques, à savoir une société en disgrâce et gangrénée par la violence. Reste la présence et le charisme de Karl Urban, plutôt en verve pour l'occasion.
En revanche, on se montrera beaucoup moins panégyriste à l'égard de sa jeune acolyte (Olivia Thirlby), beaucoup trop falote pour susciter nos appétences. Que reste-t-il alors de Dredd version 2012 ? Pas grand-chose ou alors peu ou prou, si ce n'est une adaptation plutôt correcte, mais hélas aseptisée par la doxa hollywoodienne qui transforme ses blockbusters et ses séries B en longs-métrages cautérisés. Malencontreusement, Dredd ne déroge pas à la règle. Que dire de plus ?
Note : 11/20
Alice In Oliver