Vendredi_13_Chapitre_final

Genre : horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 1984
Durée : 1h37

Synopsis : A Crystal Lake, Jason, le meurtrier fou, que tous pensaient mort, est de retour. Une famille tranquille s'installe dans sa maison de vacances. Les enfants Trish et Tommy font connaissance avec Rob, un campeur. Or, Rob est là pour venger sa soeur, que Jason a tuée. 

 

La critique :

Lorsque l'on invoque le slasher, on songe invariablement aux sagas Vendredi 13, Halloween, Massacre à la Tronçonneuse, Chucky et A nightmare on Elm Street. Si la genèse de ce registre cinématographique acte et officialise sa naissance via Black Christmas (Bob Clark, 1974), on décèle déjà les tous premiers rudiments et les linéaments avec Le Voyeur (Michael Powell, 1960) et Psychose (Alfred Hitchcock, 1960). Mais c'est bien Black Christmas qui impose et érige la figure sociopathique du croquemitaine en amalgamant huis clos, horreur et home invasion anxiogène.
Narquois, John Carpenter réitérera peu ou prou le même syllogisme analogique via Halloween, la nuit des masques (1978). Seule dissimilitude et pas des moindres, le croquemitaine n'a pas vraiment de faciès et incarne le mal absolu.

Factieux et turpide, Michael Myers préfigure cette menace indicible qui vient subrepticement assaillir des étudiants peu farouches. Seule la jolie Laurie Strode, une adulescente pudibonde, échappe de justesse au courroux du psychopathe écervelé. On retrouve également cette pruderie ostentatoire à travers A Nightmare on Elm Street et Vendredi 13. Dans le cas de Vendredi 13 (Sean S. Cunningham, 1980), les animosités se déroulent à la lisière de Crystal Lake. Cette fois-ci, le croquemitaine étrille et estampe des étudiants gouailleurs et ripailleurs.
Narquois, Sean S. Cunningham s'échine à mettre en exergue un tueur en série indicible et énigmatique. Ce dernier n'est autre que Madame Voorhees, une matriarche sévèrement courroucée depuis le décès de son fils Jason.

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Le corps de l'adulescent monstrueux git quelque part dans les tréfonds de Crystal Lake. Suite au succès pharaonique du premier Vendredi 13, il était logique que le jouvenceau revienne d'entre les morts pour étriller - à son tour - la caste estudiantine. Tel sera, par ailleurs, le principal apanage de Vendredi 13 - Chapitre 2 : Le Tueur du Vendredi (Steve Miner, 1981). A postériori, la saga s'acheminera toujours sur le même didactisme, à savoir la résurgence ou plutôt la résurrection de Jason. Et peu importe si le célèbre boogeyman est empalé, démembré, écartelé, anatomisé ou encore tuméfié. Durant les années 1980, le slasher est au faîte de sa gloire. 
Impression corroborée par la sortie de Vendredi 13 - Chapitre 3 : Meurtres en 3 Dimensions (Steve Miner, 1983).

Désormais, Jason Voorhees fait partie des figures emblématiques du cinéma horrifique. Par ailleurs, la franchise s'agence sur toute une pléthore d'épisodes peu ou prou analogiques. Certes, parmi Vendredi 13 - Chapitre 4 - Chapitre Final (Joseph Zito, 1984), Vendredi 13 - Chapitre 5 - Une Nouvelle Terreur (Danny Steinman, 1985), Vendredi 13 - Chapitre 6 : Jason le Mort-Vivant (Tom McLoughlin, 1986), Vendredi 13 - Chapitre 7 : Un nouveau défi (John Carl Buechler, 1988), Vendredi 13 - Chapitre 8 : L'ultime retour (Rob Hedden, 1989), Vendredi 13 - Chapitre 9 : Jason Va En Enfer (Adam Marcus, 1993), Jason X (James Isaac, 2002), et Freddy contre Jason (Ronny Yu, 2003) ; sans compter un remake éponyme de 2009 et réalisé par la diligence de Marcus Nispel.
Aujourd'hui, c'est le quatrième opus, à savoir Vendredi 13 - Chapitre 4 : Chapitre Final (au cas où vous n'auriez pas suivi...) qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes éparses.

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Tout d'abord, le fait d'intituler cette quatrième forfaiture de "Chapitre Final" relève de la truculence, voire de la rodomontade. Evidemment, il ne s'agit nullement de l'ultime chapitre puisque de nouveaux volets seront réalisés et produits dans la foulée. Cornaqué par Tom Savini qui sévit derrière les maquillages et les effets spéciaux du film, Chapitre Final est souvent considéré comme l'un des épisodes les plus philanthropes de la série, tout du moins en termes de meurtres, de déprédations, de supplices et autres équarrissages de circonstance. A contrario, Chapitre Final condense à lui seul les trois premiers chapitres de la franchise et n'a pas vraiment pour velléité de raviver un genre (le slasher) déjà en désuétude vers le milieu de la décennie 1980.
Pourtant, Chapitre Final ne sera pas épargné par le couperet acéré de la censure.

Le réalisateur, Joseph Zito, est sommé d'euphémiser ses ardeurs et de retirer - expressément - plusieurs saynètes jugées beaucoup trop érubescentes. Docile, le cinéaste s'affaire benoîtement à l'ouvrage. Ce dernier fait partie des artisans honnêtes du cinéma bis. Sa carrière cinématographique débute vers le milieu des années 1970 via Abduction (1975), par ailleurs inconnu au bataillon et inédit dans nos contrées hexagonales. A postériori, Joseph Zito enchaînera avec Bloodrage (1979), Rosemary's Killer (1981), Portés Disparus (1984), Invasion USA (1985), Le Scorpion Rouge (1989), Delta Force One - The Lost Patrol (2000) et Power Play (2003).
A ce jour, Vendredi 13 - Chapitre 4 : Chapitre Final reste donc son long-métrage le plus proverbial. La distribution du film se compose de Ted White, Kimberly Beck, Erich Anderson, Corey Feldman, Barbara Howard, Peter Barton, Lawrence Monoson, Joan Freeman, Crispin Glover, Clyde Hayes, Judie Aronson et Camilla More. 

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En l'occurrence, le scénario de Chapitre Final est plutôt laconique et se résume en trois petites lignes. Attention, SPOILERS ! A Crystal Lake, Jason, le meurtrier fou, que tous pensaient mort, est de retour. Une famille tranquille s'installe dans sa maison de vacances. Les enfants Trish et Tommy font connaissance avec Rob, un campeur. Or, Rob est là pour venger sa soeur, que Jason a tuée. Quid de neuf dans la saga Vendredi 13 ? Réponse : peu ou prou si ce n'est que Chapitre Final est effectivement l'opus le plus munificent en termes de barbaque et de tripailles, probablement à équité avec Jason le Mort-Vivant et Jason Va En Enfer.
Mais contrairement aux chapitres susdénommés, Chapitre Final n'a pas vraiment (du tout...) pour aspérité de revivifier une franchise déjà en déliquescence et à la recherche d'un second souffle.

Impression accréditée par le préambule du film qui s'approxime à une sorte d'exégèse matoise des trois premiers volets. Seule petite nouveauté et pas des moindres, c'est à partir de cette quatrième forfaiture que le masque de hockey devient ce symbole d'effroi et de terreur, ainsi que la nouvelle effigie de la saga. Rien n'a changé dans le petit monde de Jason Voorhees. Bien que trépassé, le boogeyman surgit toujours d'entre les morts et retourne manu militari au camp de Crystal Lake. Non, Jason Voorhees n'est pas mort ! Mieux, le croquemitaine atrabilaire se montre en très grande forme pour l'occasion et étripe les divers protagonistes avec sa célérité habituelle.
Quant aux étudiants infortunés, eux aussi obéissent à tous les archétypes et clichés habituels. La gente masculine est nantie de pulsions satyriasiques qu'elle tente de satisfaire sur de jeunes gourgandines. Du côté de la gente féminine, nos chères jouvencelles aiment se dandiner sous la douche et afficher des poitrines particulièrement plantureuses. Les thuriféraires de slashers et en particulier de la saga Vendredi 13 seront en terrain connu et quasiment conquis. Sur ce terrain, Vendredi 13 - Chapitre 4 : Chapitre Final remplit doctement son office et flagornera les adulateurs de la première heure. 
Les autres pesteront et tonneront à raison contre un chapitre plutôt redondant et rébarbatif.
A force de verser dans l'excès et la gaudriole, Chapitre Final s'apparente davantage à une sorte de pastiche plutôt qu'à un slasher dans la grande tradition du genre. C'est donc la circonspection qui émane lors du générique final...

 

 

Note : 10/20

sparklehorse2 Alice In Oliver