x men dark phoenix

Genre : science-fiction, super-héros
Année : 2019
Durée : 1h54

Synopsis : Dans cet ultime volet, les X-MEN affrontent leur ennemi le plus puissant, Jean Grey, l’une des leurs. Au cours d'une mission de sauvetage dans l'espace, Jean Grey frôle la mort, frappée par une mystérieuse force cosmique. De retour sur Terre, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable. En lutte contre elle-même, Jean Grey déchaîne ses pouvoirs, incapable de les comprendre ou de les maîtriser. Devenue incontrôlable et dangereuse pour ses proches, elle défait peu à peu les liens qui unissent les X-Men. 

La critique :

 

Il serait sans doute futile, voire fastidieux de réitérer la genèse, ou plutôt la résurgence, de nos super-héros dans les salles de cinéma. Ce nouveau diktat du cinéma hollywoodien et consumériste remonte déjà à deux décennies via le succès pharaonique de X-Men (Bryan Singer, 2000) dans les salles obscures. Depuis, les super-héros ne cessent de pulluler et de proliférer dans les salles de cinéma. Depuis, les firmes Marvel et DC Comics se disputent la couronne de la société la plus lucrative et la plus hégémonique, un match aisément remporté par Marvel... Tout du moins pour le moment... 
Parmi les productions les plus éloquentes, les thuriféraires n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles qu'Iron Man (Jon Favreau, 2008), Watchmen, les gardiens (Zack Snyder, 2009), The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008), Spider-Man (Sam Raimi, 2002), X-Men - Le Commencement (Matthew Vaughn, 2011), ou encore Logan (James Mangold, 2017).

Après vingt ans de bons et loyaux services au sein de Marvel ou de DC Comics, que faut-il retenir de cette profusion de super-héros sur nos écrans ? Réponse, pas grand-chose ou alors peu ou prou, tout du moins des pellicules analogiques qui tentent de coaliser un large public, soit de 7 à 77 ans. Mieux, nos justiciers dotés de pouvoirs faramineux (à l'exception de Batman et d'une petite poignée d'irréductibles...) ont formé des ligues pour lutter contre les forces du mal, le tout avec l'assentiment de la scène internationale et surtout de l'Oncle Sam. Le premier Avengers (Joss Whedon, 2012) a triomphé dans le monde entier et devait inéluctablement se muer en une franchise opulente et mercantiliste. Que ce soit Avengers - L'ère d'Ultron (Joss Whedon, 2015), Avengers - Infinity War (Anthony et Joe Russo, 2018), ou encore Avengers - Endgame (Anthony et Joe Russo, 2019), tous ces chapitres consécutifs corroboreront l'omnipotence de Marvel sur l'univers des super-héros.

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Que soit. Sévèrement effarouché, DC Comics répondra de façon timorée avec le piètre Justice League (Zack Snyder, 2017), un blockbuster plantureux (pléonasme...) et condamné à dépérir dans les affres de la désuétude. Marvel peut dormir placidement sur ses deux esgourdes. Il n'a rien à craindre - ou presque - de son plus farouche adversaire. Mais Marvel doit veiller à son édifice, désormais chancelant et menacé par une autre firme potentat, Walt Disney "himself". Après avoir racheté les droits de la saga Star Wars, la société fastueuse a pour velléité de préempter l'univers des super-héros. 
Dans cette série de rixes et de martialités, ce registre cinématographique a vu la gente féminine se regimber contre le (pseudo) diktat du patriarcat. Ainsi, Captain Marvel (Ryan Fleck et Anna Boden, 2019), Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017), Catwoman (Pitof, 2004) et autres Elektra (Rob Bowman, 2005) épousent les rudiments et les linéaments de la doxa féministe.

Puis, les super-héros ont obliqué vers davantage d'irénisme et d'oecuménisme en renâclant vers l'aspect communautaire. Preuve en est avec des longs-métrages tels que Black Panther (Ryan Coogler, 2018), Blade (Stephen Norrington, 1998), Hancock (Peter Berg, 2008), ou encore l'inénarrable Meteor Man (Robert Townsend, 1993). Toutes ces pellicules ont pour aspérité de vanter les prouesses et les mérites de la communauté Afro-Américaine au nom du pacifisme, du multiculturalisme et du "vivre ensemble". Oui, nonobstant certains apparats matois et des films à priori inoffensifs, se tapit une idéologie sous-jacente. Bien sûr, les super-vilains se devaient eux aussi de rétorquer, voire de transparaître dans cette kyrielle de productions peu ou prou analogiques.
Récemment encore, ce sont Venom (Ruben Fleischer, 2018) et Joker (Todd Phillips, 2019) qui ont conquis - au moins pour le deuxième - les ferveurs d'un public extatique.

Puis, de temps à autre, Marvel poursuit son classicisme formel. Preuve en est avec X-Men - Dark Phoenix, réalisé par la diligence de Simon Kinberg en 2019, soit le douzième film de la franchise. Cet ixième opus fait suite à X-Men - Le Commencement (Matthew Vaughn, 2011), X-Men - Days of Future Past (Bryan Singer, 2014) et X-Men - Apocalypse (Bryan Singer, 2016). A l'aune de cette saga interminable, on peut notamment regretter une qualité erratique. Pour souvenance, les volets intitulés X-Men Origins - Wolverine (Gavin Hood, 2009) et X-Men - L'affrontement final (Brett Ratner, 2006) n'ont pas spécialement laissé des réminiscences indélébiles, loin de là...
En outre, les avis concernant X-Men - Dark Phoenix sont plutôt pondérés. Si certains contempteurs tancent le manque d'ambition de ce douzième épisode, d'autres critiques se montrent un peu plus élogieuses.

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Reste à savoir si X-Men - Dark Phoenix justifie - ou non - son visionnage... Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... En l'occurrence, le long-métrage de Simon Kinberg se soldera par une rebuffade commerciale, à tel qu'un nouveau chapitre "X-Men" n'est plus d'actualité... Le metteur en scène américain s'est arrogé le statut de producteur de blockbusters décérébrés puisqu'on lui doit - entre autres - Jumper (Doug Liman, 2008), Les Quatre Fantastiques (Josh Trank, 2015), Deadpool 2 (David Leitch, 2018), ou encore Les Nouveaux Mutants (Josh Boone, 2020).
Ce n'est pas la première fois que la franchise X-Men se polarise sur l'arc "Phoenix" puisque le segment X-Men - L'Affrontement Final l'avait déjà abordé, néanmoins avec peu de finauderie et de pragmatisme. X-Men - Dark Phoenix a donc pour aspérité de rectifier cette carence lacunaire...

La distribution du film se compose de Sophie Turner, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Tye Sheridan, Alexandra Shipp, Evan Peters, Kodi Smit-McPhee, Jessica Chastain et Scott Shepherd. Attention, SPOILERS ! (1) En 1975, Jean Grey provoque un accident de voiture qui tue sa mère et blesse son père. Terrorisée et orpheline, la fillette est recueillie par le Professeur Xavier, qui lui présente son Institut. 1992. Neuf ans après les événements liés à l'attaque d'Apocalypse, les X-Men sont devenus des héros. Charles Xavier envoie son équipe sur des missions de plus en plus dangereuses. À la demande du Président des États-Unis, ils sont envoyés dans l'espace, à la rescousse des passagers de la navette Endeavour, apparemment prise dans une éruption solaire.
Jean est presque tuée lorsqu’elle est frappée par une mystérieuse force cosmique. Une fois rentrée chez elle, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable.

En lutte avec cette entité en elle, Jean libère ses pouvoirs d’une manière qu’elle ne peut ni comprendre ni contenir. Alors que Jean devient incontrôlable et fait du mal à ceux qu’elle aime le plus, elle commence à démêler le tissu même qui unit les X-Men. Maintenant, avec cette famille en train de s’effondrer, les X-Men doivent trouver un moyen de s’unir non seulement pour sauver l’âme de leur amie Jean, mais aussi pour sauver la Terre des extraterrestres qui souhaitent s’armer de cette force et gouverner la galaxie (1). A raison, les aficionados de longue date avaient glosé et pontifier sur les piètres qualités de X-Men - L'Affrontement Final. Autant l'annoncer sans ambages.
X-Men - Dark Phoenix est probablement encore plus calamiteux que son sinistre épigone. On comprend mieux pourquoi ce blockbuster aseptisé s'est soldé par un fiasco au box-office américain.

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Déjà, X-Men - Dark Phoenix fait plutôt pâle figure en termes de saynètes spectaculaires, surtout à l'aune d'une concurrence plutôt magnanime en la matière. La saga Avengers peut placidement dormir sur ses deux esgourdes tant X-Men - Dark Phoenix se contente de vaches maigres. Présomptueux, X-Men - Dark Phoenix est incapable de transcender son sujet, encore moins son personnage prédominant. Ne parlons même pas des protagonistes subsidiaires, eux aussi condamnés à disparaître dans une sorte de salmigondis filmique, mal torché et affublé de vils extraterrestres, à leur tour inexploités. Indubitablement, la mutante aurait mérité un bien meilleur étayage. Les réajustements de dernière minute et l'absence d'écriture se font furieusement sentir.
Notre mutante aux pouvoirs pharaoniques aurait mérité davantage de nihilisme et de radicalité. C'est donc un bien triste fatum qui nimbe ce douzième volet. On pourrait presque légitimement invoquer une sorte de "X-Men - Dark Fate", finalement un peu à l'instar de la franchise Terminator. Pas sûr que la saga survivra à cet opus déplorable et au mieux anodin. Maigre consolation, X-Men - Dark Phoenix se montre légèrement supérieur au tristounet X-Men Origins - Wolverine, un épisode qui reste sans doute la pire ineptie éructée par la franchise. Hélas, ce douzième chapitre fait office au mieux de navet patenté tant ce blockbuster suinte l'indigence et la fastidiosité. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout...

 

 

Côte : Navet

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/X-Men:_Dark_Phoenix

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