Genre : action, super-héros (interdit aux - 12 ans au moment de sa sortie, interdit aux - 16 ans lors de sa diffusion TV)
Année : 2010
Durée : 1h57
Synopsis : Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...
La critique :
Il serait sans doute futile, voire fastidieux de réitérer la genèse, ou plutôt la résurgence, de nos super-héros dans les salles de cinéma. Ce nouveau diktat du cinéma hollywoodien et consumériste remonte déjà à deux décennies via le succès pharaonique de X-Men (Bryan Singer, 2000) dans les salles obscures. Depuis, les super-héros ne cessent de pulluler et de proliférer dans les salles de cinéma. Depuis, les firmes Marvel et DC Comics se disputent la couronne de la société la plus lucrative et la plus hégémonique, un match aisément remporté par Marvel... Tout du moins pour le moment...
Parmi les productions les plus éloquentes, les thuriféraires n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles qu'Iron Man (Jon Favreau, 2008), Watchmen, les gardiens (Zack Snyder, 2009), The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008), Spider-Man (Sam Raimi, 2002), X-Men - Le Commencement (Matthew Vaughn, 2011), ou encore Logan (James Mangold, 2017).
Après vingt ans de bons et loyaux services au sein de Marvel ou de DC Comics, que faut-il retenir de cette profusion de super-héros sur nos écrans ? Réponse, pas grand-chose ou alors peu ou prou, tout du moins des pellicules analogiques qui tentent de coaliser un large public, soit de 7 à 77 ans. Mieux, nos justiciers dotés de pouvoirs faramineux (à l'exception de Batman et d'une petite poignée d'irréductibles...) ont formé des ligues pour lutter contre les forces du mal, le tout avec l'assentiment de la scène internationale et surtout de l'Oncle Sam. Le premier Avengers (Joss Whedon, 2012) a triomphé dans le monde entier et devait inéluctablement se muer en une franchise opulente et mercantiliste. Que ce soit Avengers - L'ère d'Ultron (Joss Whedon, 2015), Avengers - Infinity War (Anthony et Joe Russo, 2018), ou encore Avengers - Endgame (Anthony et Joe Russo, 2019), tous ces chapitres consécutifs corroboreront l'omnipotence de Marvel sur l'univers des super-héros.
Que soit. Sévèrement effarouché, DC Comics répondra de façon timorée avec le piètre Justice League (Zack Snyder, 2017), un blockbuster plantureux (pléonasme...) et condamné à dépérir dans les affres de la désuétude. Marvel peut dormir placidement sur ses deux esgourdes. Il n'a rien à craindre - ou presque - de son plus farouche adversaire. Mais Marvel doit veiller à son édifice, désormais chancelant et menacé par une autre firme potentat, Walt Disney "himself". Après avoir racheté les droits de la saga Star Wars, la société fastueuse a pour velléité de préempter l'univers des super-héros.
Dans cette série de rixes et de martialités, ce registre cinématographique a vu la gente féminine se regimber contre le (pseudo) diktat du patriarcat. Ainsi, Captain Marvel (Ryan Fleck et Anna Boden, 2019), Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017), Catwoman (Pitof, 2004) et autres Elektra (Rob Bowman, 2005) épousent les rudiments et les linéaments de la doxa féministe.
Puis, les super-héros ont obliqué vers davantage d'irénisme et d'oecuménisme en renâclant vers l'aspect communautaire. Preuve en est avec des longs-métrages tels que Black Panther (Ryan Coogler, 2018), Blade (Stephen Norrington, 1998), Hancock (Peter Berg, 2008), ou encore l'inénarrable Meteor Man (Robert Townsend, 1993). Toutes ces pellicules ont pour aspérité de vanter les prouesses et les mérites de la communauté Afro-Américaine au nom du pacifisme, du multiculturalisme et du "vivre ensemble". Oui, nonobstant certains apparats matois et des films à priori inoffensifs, se tapit une idéologie sous-jacente. Bien sûr, les super-vilains se devaient eux aussi de rétorquer, voire de transparaître dans cette kyrielle de productions peu ou prou analogiques.
Récemment encore, ce sont Venom (Ruben Fleischer, 2018) et Joker (Todd Phillips, 2019) qui ont conquis - au moins pour le deuxième - les ferveurs d'un public extatique.
Puis, de temps à autre, le blockbuster hollywoodien prise et affectionne ces super-héros en dissidence. On l'a encore vu récemment avec le diptyque formé par Deadpool (Tim Miller, 2016) et Deadpool 2 (David Leitch, 2018). Non, nos héros costumés ne sont pas toujours des parangons de l'entregent et de la bienséance. Preuve en est avec Kick-Ass, réalisé par la diligence de Matthew Vaughn en 2010. A la fois cinéaste, producteur et scénariste, Matthew Vaughn démarre sa carrière cinématographique vers le milieu des années 1990. Mais c'est durant les années 2000 qu'il signe sa toute première réalisation via Layer Cake (2004). A postériori, il enchaînera avec Stardust - Le Mystère de l'étoile (2007), X-Men - Le Commencement (2011), Kingsman - Services Secrets (2015), Kingsman - Le cercle d'or (2017) et The King's Man - Première Mission (2020).
Certes, au moment de sa sortie, Kick-Ass sera reçu sous les acclamations et les vivats d'une presse unanimement panégyriste. A contrario, le film se solde par des scores peu probants lors de son exploitation dans les salles obscures. Le cas de Kick-Ass fait débat en raison de sa violence gratuite, de son langage trivial et de ses diverses outrances. En France, le métrage de Matthew Vaugh écope d'une interdiction aux moins de 12 ans. Cette réprobation sera revue à la hausse par la suite pour passer à une interdiction aux moins de 16 ans lors de la diffusion TV.
Certes, l'accueil du public fera montre de circonspection, ce qui n'empêchera pas les producteurs de gager sur un second chapitre, Kick-Ass 2 (Jeff Wadlow, 2013). Reste à savoir si ce premier opus justifie - ou non - son visionnage.
Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution de Kick-Ass premier du nom se compose d'Aaron Taylor-Johnson, Christopher Mintz-Plasse, Mark Strong, Chloë Grace Moretz, Nicolas Cage, Omari Hardwick, Lindsy Fonseca, Michael Rispoli, Clark Duke et Evan Peters. Attention, SPOILERS ! Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir...
Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice.
Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables... Certes, dans l'univers galvaudeux des super-héros, Kick-Ass dénote à la fois par sa dérision, son âpreté, son irrévérence et ses épigrammes. Le film de Matthew Vaughn fait preuve d'une telle congruence et magnanimité qu'il est difficile de ne pas discerner ses divers attributs. Mais, au-delà de son outrecuidance et de ses fanfaronnades, Kick-Ass n'est pas aussi benêt qu'il n'y paraît puisqu'il est question, en filigrane, de ce curieux atavisme entre un patriarche épris de vindicte et de sa propre fille ; qu'il forme et régente dans ce même didactisme comminatoire. C'est paradoxalement sur ce dernier point que Kick-Ass manque curieusement de finauderie et de discernement.
C'est d'autant plus regrettable que l'on tient probablement là le ou l'un des meilleurs films de super-héros de ces dix dernières années. Nonobstant toute l'énergie déployée, on se gausse impérialement des tribulations et des pérégrinations de Dave Lizewski, une sorte de "geek" qui sort subrepticement de sa vie de farnientes pour revêtir les oripeaux d'un super-héros fantoche. "Le monde est plein de super-héros", glose le jeune éphèbe en pleine insurrection. Mais on ne s'improvise pas justicier. Dave Lizewski va l'apprendre à ses dépens. Pour le reste, la vraie star du film se nomme Hit-Girl. Par ailleurs, Hollywood prévoit déjà de consacrer une adaptation toute entière à la genèse de cette adulescente furibonde.
Note : 15/20
Alice In Oliver