banned from tv 3

Genre : shockumentary, death movie, horreur, gore trash, documentaire, "Mondo" (interdit aux - 18 ans)
Année : 1998

Durée : 1h13

Synopsis : Des Etats-Unis à la Colombie, en passant par la Russie, le Libéria ou encore la Corée du Sud, Banned From Television montre des images et des séquences provenant de vidéos amateurs ou de caméras de surveillance que vous ne verrez jamais à la télévision, pour cause de violence et de censure. La franchise se poursuit via deux nouveaux chapitres consécutifs, sobrement intitulés Banned From Television 2 et Banned From Television 3. En outre, le second opus dérivait vers le death movie. Dans ce troisième et ultime chapitre, le réalisateur, Freddie Francis, propose une rétrospective des meilleurs moments (si j'ose dire) des deux premières segmentations. 

La critique :

Oui, je sais ce que vous devez penser, gloser, pérorer et pontifier... Encore un shockumentary extrême dans les colonnes de Cinéma Choc ! Encore ! Pis, le blog réitère une ancienne chronique, à savoir Banned From Television, réalisé par la diligence de Freddie Francis en 1998. Pourquoi itérer derechef une ancienne chronique de Cinéma Choc ? Telle est la question idoine. Quotidiennement, l'administrateur du blog, dans son incompétence crasse, est à la recherche de nouvelles pellicules trash et underground. Contre toute attente, on trouve toute une pléthore de shockumentaries, de "Mondo" et de death movies sur le site YouTube. C'est donc sur ce site référentiel que nous avons pu visionner Banned From Television. Hélas, à l'instar des autres sites présents sur la Toile, YouTube n'est pas exempt de tout grief. En outre, la vidéo visionnée était une sorte de condensé des trois premiers volets (à savoir Banned from television, Banned from television 2 et Banned from television 3).

L'omission a pu justement être appréhendée en regardant les deux autres chapitres consécutifs. Il était donc temps de rectifier cette carence impardonnable. L'auteur de ces lignes tient donc à se récuser pour cette impéritie. Cela ne vous a probablement pas échappé.  En l'espace de quelques semaines, quelques mois, le blog est devenu l'expert chevronné du "Mondo" et du shockumentary. Sur ce dernier point, Cinéma Choc détient sans doute le record de death movies chroniqués dans toute la blogosphère française. Un triste record en somme... Que les adulateurs du site (mais enfin qui sont-ils ?) se rassérènent. Non, à travers cette chronique fastidieuse (une tradition chez Cinéma Choc...), nous ne commettrons pas l'offense de réitérer la genèse et l'historique du "Mondo", même s'il sied de rappeler que c'est le film Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Max Cavalara, 1962) qui acte et officialise la naissance de ce genre impertinent.

Le syllogisme du "Mondo" obéit peu ou prou à la même ritournelle. Ce sous-registre du cinéma underground propose un panorama des us et des coutumes à travers le monde. Tantôt virulentes, tantôt truculentes, tantôt outrecuidantes, les saynètes érubescentes louvoient entre le gore, le pittoresque et les parties d'agapes et de priapées. Sur la forme, le "Mondo" s'approxime à une analyse sociologique de notre société hédoniste et contemporaine, avec ses forces, ses oxymorons et ses carences. Sur le fond, le "Mondo" s'avoisine davantage à un documentaire transi de fatuité. Le "Mondo" a surtout pour velléité de flagorner notre appétence pour la scopophilie à tous crins. 
Bien conscients de ce nouveau phénomène, Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi décident de se polariser sur la paupérisation du continent africain. 

Ainsi, Africa Addio (1966) et Les Négriers (1971) franchissent un palier supplémentaire dans la turpitude et l'indécence. Cette fois-ci, le "Mondo" dérive vers le snuff animalier via des supplices pratiqués sur des animaux. Hélas, les parties de chasse, les saynètes d'écurage et d'équarrissage ne sont pas truquées, mais bien réelles. Les frères Castiglioni (Angelo et Alfredo) font preuve d'opportunisme et proposent à leur tour un périple mortuaire sur les terres africaines via Mondo Magic (1975), Africa Ama (1971) et Addio Ultimo Uomo (1978). Puis, après avoir amplement exploré les vicissitudes de l'Afrique, le "Mondo" oblique vers le continent asiatique via le bien nommé Shocking Asia (Rolf Olsen, 1974). Formellement, ce shockumentary s'apparente à un avatar de Mondo Cane, avec toutefois une appétence pour les bacchanales et la concupiscence. 

Même la ville de Saint-Tropez relève du tabou, de la censure et de la polémique faisandée via l'inénarrable Saint-Tropez Interdit (José Bénazéraf et Georges Cachoux, 1985). Le concept du "Mondo" sera donc dévoyé à toutes les sauces (si j'ose dire...). Entre les requins (Great White Death, Jean-Patrick Lebel, 1981), les dangers de la savane (Savage Man Savage Beast, Antonio Climatti et Mario Morra, 1975), les extravagances du monde occidental (Mondo Bizarro, Lee Frost, 1966) et même les "freaks" (Je ne suis pas un monstre, Kirby Dick, 1987), le "Mondo" a encore de beaux jours devant lui. Preuve en est avec Banned from television, soit le shockumentary qui nous intéresse aujourd'hui. Comme le stipule l'intitulé, ce "documenteur" amalgame toute une pléthore de saynètes scabreuses, souvent filmées à l'improviste et que vous ne verrez jamais sur votre écran de télévision.

L'Oncle Sam aura le droit aussi à son "Mondo" frelaté avec L'Amérique Interdite (Romano Vanderbes, 1977). En raison de ses séquences âpres et virulentes, Banned From Television a évidemment écopé de l'ultime réprobation, soit une interdiction aux moins de 18 ans. C'est un certain Freddie Francis qui fait office de metteur en scène. Pourtant, impossible de trouver des informations, même élusives, sur ce cinéaste adventice. Voilà pour l'anecdote superfétatoire ! Toujours est-il que les deux chapitres consécutifs seront réalisés et produits dans la foulée. En outre, Banned From Television fait voeu d'allégeance auprès des thuriféraires du cinéma underground. 
Ce shockumentary est un long-métrage rarissime, activement prisé et recherché par les collectionneurs les plus patentés. 

Nous sommes donc ici en présence d'un long-métrage quasiment introuvable, à moins de déverser l'intégralité de sa pécune sur un site comme EBay. Après avoir chroniqué les deux premiers volets, Cinéma Choc s'attèle au troisième opus, le bien nommé Banned From Television 3, par ailleurs sorti dans la foulée et toujours cornaqué par les soins de Freddie Francis. Quid de neuf dans cette troisième et ultime segmentation ? Réponse : pas grand-chose ou alors peu ou prou. Il suffit de prendre l'exégèse de ce troisième opus pour s'en rendre compte.
Attention, SPOILERS ! Des Etats-Unis à la Colombie, en passant par la Russie, le Libéria ou encore la Corée du Sud, Banned From Television montre des images et des séquences provenant de vidéos amateurs ou de caméras de surveillance que vous ne verrez jamais à la télévision, pour cause de violence et de censure.

La franchise se poursuit via deux nouveaux chapitres consécutifs, sobrement intitulés Banned From Television 2 et Banned From Television 3 (bis repetita). En outre, le second opus dérivait vers le death movie. Dans ce troisième et ultime chapitre, le réalisateur, Freddie Francis, propose une rétrospective des meilleurs moments (si j'ose dire) des deux premières segmentations. Vous l'avez donc compris, supputé et même subodoré. Ce troisième volet se montre particulièrement opportuniste et ne renouvelle aucunement son sujet morbide. Seule dissimilitude et pas des moindres, on décèle, çà et là, quelques nouvelles séquences supplétives, comme par exemple ce vulgaire larron qui estampe un commerçant dans une épicerie. Hélas, le second chapitre avait déjà prodigué toute une kyrielle de déprédations et d'impudicités rougeoyantes.

Plus que jamais, le death movie se situe à l'épicentre de cette troisième segmentation. A l'instar de Banned From Television 2, cette troisième prévarication sur pellicule s'échine à divulguer toute une série d'exécutions cruelles et sadiques, la plupart du temps fomentées par des fanatiques religieux. Derechef, le snuff animalier n'est pas en reste, tout comme les autolyses ou encore ces immeubles en feu qui laissent transparaître de malheureuses victimes franchir le saut fatidique pour ne pas mourir carbonisées... Malencontreusement, et au risque de me répéter, toutes ces scènes impudiques ont déjà été psalmodiées à satiété par les deux premiers opus. 
En outre, Banned From Television 3 élude la qualification de "navet patenté" en raison - principalement - de la mansuétude de votre chroniqueur du jour. Pour ceux qui prisent et affectionnent les immenses zappings de l'horreur (et de la mort), ils seront ici en terrain connu et quasiment conquis. Les autres tonneront et clabauderont à raison contre ce troisième chapitre racoleur, indigent et itératif. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout...

 

Note : 06/20 

sparklehorse2 Alice In Oliver