Genre : fantastique, drame (interdit aux - 12 ans)
Année : 1999
Durée : 3h09
Synopsis : Paul Edgecomb, pensionnaire centenaire d'une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s’efforçant d'adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouvait un colosse du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts.
La critique :
L'univers carcéral continue toujours de passionner et de galvaniser le noble Septième Art. En outre, il faut se rendre sur le site SensCritique et en particulier sur le lien suivant : https://www.senscritique.com/liste/Les_30_Meilleurs_Films_sur_l_univers_carceral_la_prison_la_t/660968 pour glaner et déceler la liste des trente meilleurs films sur le monde pénitentiaire. Ce registre cinématographique côtoie tantôt la romance, tantôt la dramaturgie humaine, parfois le fantastique et même occasionnellement l'épouvante.
Les thuriféraires du genre n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que Les Evadés (Frank Darabont, 1994), Un Prophète (Jacques Audiard, 2009), Midnight Express (Alan Parker, 1978), L'évadé d'Alcatraz (Don Siegel, 1979), La Grande Evasion (John Sturges, 1963), ou encore Papillon (Franklin J. Schaffner, 1973) parmi les classiques somptuaires et sérénissimes.
Vient également s'additionner La Ligne Verte, réalisée par l'érudition de Frank Darabont en 1999. A l'origine, le long-métrage est l'adaptation d'un roman-feuilleton éponyme de Stephen King. On ne présente plus le célèbre grimaud. A juste titre, Stephen King s'est octroyé la couronne du maître de l'épouvante. Ses nouvelles et ses opuscules ont régulièrement inspiré le noble Septième Art. Parmi les adaptations les plus éloquentes, les aficionados du cacographe n'omettront pas de notifier Carrie au bal du Diable (Brian de Palma, 1976), Christine (John Carpenter, 1983), Creepshow (George A. Romero, 1984), Cujo (Lewis Teague, 1983), Dead Zone (David Cronenberg, 1983), Dolores Clairbone (Taylor Hackford, 1995), Misery (Rob Reiner, 1991), Running Man (Paul Michael Glaser, 1988), Simetierre (Mary Lambert, 1989), Shinning (Stanley Kubrick, 1980), ou encore L'antre de la folie (John Carpenter, 1995).
Via La Ligne Verte, Stephen King s'éloigne de l'épouvante pour se polariser davantage sur cette lisière entre le fantastique et le drame pénitentiaire. Pour l'anecdote superfétatoire, ce n'est pas la première fois que Frank Darabont adapte une oeuvre de Stephen King. Pour souvenance, nous avions déjà stipulé la réalisation de Les Evadés dans le premier chapitre de cette chronique. The Mist (2007) viendra lui aussi s'apposer bien des années plus tard. La carrière cinématographique de Frank Darabont débute vers le milieu des années 1980 avec The Woman in the Room (1983), un court-métrage par ailleurs inconnu au bataillon et inédit dans nos contrées hexagonales.
A postériori, le metteur en scène et producteur américain enchaînera avec Enterré Vivant (1990), The Majestic (2001), Mob City (2013), ainsi que plusieurs épisodes de séries télévisées notables (entre autres Raines, The Shield et The Walking Dead).
En l'occurrence, La Ligne Verte jouit d'une réputation flatteuse. Certains cinéphiles avisés le considèrent comme un film culte, voire même comme un classique voluptuaire du noble Septième Art. De surcroît, La Ligne Verte s'arroge toute une pléthore de récompenses, notamment le Saturn Awards du meilleur film (https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ligne_verte_(film). Même les critiques spécialisées se montrent unanimement panégyristes et encensent un drame fantastique porté par d'immenses acteurs. Reste à savoir si La Ligne Verte mérite - ou non - de tels plébiscites.
Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... La distribution du film se compose de Tom Hanks, David Morse, Michael Clarke Duncan, Dough Hutchison, Bonnie Hunt, James Cromwell, Michael Jeter, Graham Greene, Sam Rockwell, Barry Pepper, Jeffrey DeMunn, Patricia Clarkson, Harry Dean Stanton et Gary Sinise.
Attention, SPOILERS ! Paul Edgecomb, pensionnaire centenaire d'une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s’efforçant d'adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouvait un colosse du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts. Certes, dans son genre, La Ligne Verte est un drame carcéral unique et singulier. Ici pas de tentative d'évasion, d'estocades, ni de directeur acariâtre et encore moins de garde-chiourmes aux principes soldatesques et retors. Mieux, les surveillants se montrent curieusement magnanimes et empathiques envers des détentionnaires condamnés à l'exécution capitale.
La Ligne Verte s'éloigne sciemment de la dialectique nihiliste et ténébreuse de Les Evadés. La Ligne Verte est même enpreinte de lyrisme, d'ésotérisme et de philosophie ; finalement à l'instar de cette souris qui s'immisce subrepticement un passage parmi les hommes et dans les coursives de la prison. Sur ces entrefaites, La Ligne Verte s'appesantit allègrement sur ses divers protagonistes, encore une fois des geôliers affables, à l'exception d'un Dough Hutchinson (dans le rôle de Percy Wetmore) revêche et pusillanime, un indien qui ne sert à rien et un colosse Afro-Américain condamné pour le viol et le meurtre horrible d'une fillette.
Tous les ingrédients sont donc amalgamés pour flagorner un large audimat. Et ça marche ! Tout du moins, si on se laisse appâter par cette recette doucereuse.
A l'aune de tous ces éléments disparates, on se demande encore comment La Ligne Verte a pu écoper d'une interdiction aux moins de 12 ans. Vous l'avez donc compris, supputé, voire même subodoré. Non, Cinéma Choc ne participera pas à ce concert de louanges et de dithyrambes dont La Ligne Verte a été allègrement affublée. Hormis ce fameux rongeur qui traverse le film, il faut bien avouer qu'il ne reste pas grand-chose du film après le générique final. En outre, il faudra se contenter de toute une kyrielle de palabres et de verbigérations, du jeu approximatif (voire béat) d'un Tom Hanks aux abonnés absents et de moralines croquignolettes, dont le film n'a de cesse de nous invectiver.
Car sous ses habiles subterfuges, La Ligne Verte s'approxime à un réquisitoire - même pas assumé - contre la peine de mort.
Par ailleurs, seule la présence de Dough Hutchinson et de quelques méchants lambdas permettent au film de s'extirper d'un sommeil léthargique. Hélas, grisé par sa monotonie et son oisiveté, le métrage évince prestement ses "bad guys" de service pour verser dans le drame soporatif. A ces carences et approximations de circonstance, viennent également s'agréger toute une litanie de saynètes futiles, entre un Tom Hanks qui s'éveille à la félicité sexuelle ou encore l'épouse d'un maton qui guérit miraculeusement d'un cancer. A tous ces impondérables, rajoutez une durée de trois heures (et neuf minutes supplémentaires) et vous obtiendrez un drame pseudo métaphysique qui peine à se départir de toutes les thématiques qu'il esquisse (esquive ?) en filigrane.
Bref, à défaut d'être un mauvais film (on relève tout de même quelques séquences probantes, n'exagérons rien non plus), La Ligne Verte est loin de faire l'unanimité dans les colonnes de Cinéma Choc. Ma note finale pourra donc paraître vacharde, voire acrimonieuse.
Note : 10.5/20
Alice In Oliver