toolbox murders 2004

Genre : Horreur, slasher, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 2004
Durée : 1h35

Synopsis : A Hollywood, Nell et Steven, un jeune couple marié, emménagent dans un appartement insalubre. Pendant que Steven travaille à l'hôpital, Nell se charge des travaux de rénovation mais des bruits étranges la trouble de plus en plus. Et si quelqu'un se cachait derrière les murs de l'appartement ?  

 

La critique :

Lorsque l'on invoque le slasher, on songe invariablement aux sagas Vendredi 13, Halloween, Massacre à la Tronçonneuse, Chucky et A nightmare on Elm Street. Si la genèse de ce registre cinématographique acte et officialise sa naissance via Black Christmas (Bob Clark, 1974), on décèle déjà les tous premiers rudiments et les linéaments avec Le Voyeur (Michael Powell, 1960) et Psychose (Alfred Hitchcock, 1960). Mais c'est bien Black Christmas qui impose et érige la figure sociopathique du croquemitaine en amalgamant huis clos, horreur et home invasion anxiogène.
Narquois, John Carpenter réitérera peu ou prou le même syllogisme analogique via Halloween, la nuit des masques (1978). Seule dissimilitude et pas des moindres, le croquemitaine n'a pas vraiment de faciès et incarne le mal absolu.

Factieux et turpide, Michael Myers préfigure cette menace indicible qui vient subrepticement occire et assaillir des étudiants peu farouches. Seule la jolie Laurie Strode, une adulescente pudibonde, échappe de justesse au courroux du psychopathe écervelé. On retrouve également cette pruderie ostentatoire à travers A Nightmare on Elm Street et Vendredi 13. Dans le cas de Vendredi 13 (Sean S. Cunningham, 1980), les animosités se déroulent à la lisière de Crystal Lake. Cette fois-ci, le croquemitaine étrille et estampe des étudiants gouailleurs et ripailleurs.
Narquois, Sean S. Cunningham s'échine à mettre en exergue un tueur en série indicible et énigmatique. Ce dernier n'est autre que Madame Voorhees, une matriarche sévèrement courroucée depuis le décès de son fils Jason.

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Le corps de l'adulescent monstrueux git quelque part dans les tréfonds de Crystal Lake. Suite au succès pharaonique du premier Vendredi 13, il était logique que le jouvenceau revienne d'entre les morts pour étriller - à son tour - la caste estudiantine. Tel sera, par ailleurs, le principal apanage des chapitres consécutifs. Jason Voorhees devient une figure iconique du cinéma d'horreur. Et peu importe si le célèbre boogeyman est empalé, démembré, écartelé, anatomisé ou encore tuméfié. Durant les années 1980, le slasher est au faîte de sa gloire. 
A leur tour, Michael Myers, Freddy Krueger et autres Leatherface se délectent de jeunes éphèbes qu'ils estampent et étrillent avec une jubilation à peine dissimulée. Corrélativement, le public commence déjà se lasser de ces pellicules peu ou prou analogiques.

Dès la fin des années 1980, le slasher est en berne et peine à retrouver ses lettres de noblesse de naguère. Et c'est ce qu'a parfaitement compris Wes Craven. Plus personne ne semble en mesure de raviver un genre en désuétude. Alors autant s'ébaudir de ces mêmes préceptes qui ont marqué la quintessence du slasher entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1980. C'est dans cette nouvelle dialectique que s'inscrit Scream (Wes Craven, 1996), un film d'épouvante qui fait voeu d'obédience à Halloween, la nuit des masques et autres Vendredi 13
La recette se révèle fructueuse, à tel point que Scream se transmute à son tour en saga opulente via trois nouveaux chapitres consécutifs. Mieux, le long-métrage de Wes Craven se décline en slasher prépubère via les succès concomitants d'Urban Legend (Jamie Blanks, 1999) et de Souviens-toi... L'été dernier (Jim Gillespie, 1997).

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Toutefois, rien de neuf à l'horizon si ce n'est que le slasher se contente de psalmodier les bonnes vieilles recettes de jadis. Preuve en est avec Toolbox Murders, réalisé par la diligence de Tobe Hooper en 2004. En l'occurrence, le metteur en scène américain est un auteur notoire du cinéma d'horreur en général et du slasher en particulier. Au moins, Tobe Hooper peut s'enhardir d'un classique particulièrement glauque et putride. Son nom ? Massacre à la Tronçonneuse, son tout premier long-métrage. Ce premier essai se soldera par un succès pharaonique auprès des laudateurs du cinéma underground. Hélas, le cinéaste ne corroborera jamais les espoirs placés en lui, nonobstant les réalisations de Massacres dans le Train Fantôme (1981) et Poltergeist (1982).
Par clémence, on peut également montrer de l'indulgence envers Le Crocodile de la Mort (1977), Lifeforce (1985), ou encore Massacre à la Tronçonneuse 2 (1986).

Mais, dans l'ensemble, la plupart de ses longs-métrages ne convainquent guère l'audimat, ainsi que des critiques unanimement sardoniques, à l'instar de L'invasion vient de Mars (1986), Nuit de Terreur (1993), The Mangler (1995), Crocodile (2000), Mortuary (2005), ou encore de Djinn (2013), un dernier long-métrage qui ne bénéficiera même pas d'une distribution en salles. On pouvait donc légitimement se montrer circonspect devant Toolbox Murders, un slasher qui n'est autre que le remake d'un film d'horreur quasi éponyme, The Toolbox Murders (Dennis Donnelly, 1978).
Certes, le matériel originel n'a pas forcément laissé des réminiscences indélébiles. A contrario, ce slasher adventice avait carrément écopé de l'ultime réprobation, à savoir une interdiction aux moins de 18 ans en son temps. 

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Opportuniste, Tobe Hooper souhaite raviver cette fougue de naguère. Mais sera-t-il apte (ou non) à ranimer cette flamme désormais vacillante ? Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... Toujours est-il que les critiques se montreront plutôt dubitatives envers ce nouveau cru de Tobe Hooper. La distribution de ce remake se compose d'Angela Bettis, Brent Roam, Greg Travis, Marco Rodriguez, Rance Howard, Juliet Landau, Adam Gierasch, Adam Weisman, Sara Downing et Sheri Moo. Attention, SPOILERS ! A Hollywood, Nell et Steven, un jeune couple marié, emménagent dans un appartement insalubre. Pendant que Steven travaille à l'hôpital, Nell se charge des travaux de rénovation mais des bruits étranges la trouble de plus en plus. Et si quelqu'un se cachait derrière les murs de l'appartement ? 
C'est un constat amer, presque dogmatique.

Pourtant, force est de constater que Tobe Hooper a perdu de sa verve et de sa superbe depuis Massacre à la TronçonneuseAutant l'annoncer sans ambages. Hélas, Toolbox Murders ne déroge pas à la règle. Seul lot de consolation, Toolbox Murders se montre légèrement supérieur à certains longs-métrages du réalisateur qui sortiront dans la foulée, notamment l'abominable Mortuary. Une maigre consolation... Et pourtant... Tobe Hooper disposait d'un scénario idoine pour transposer un remake qu tergiverse incessamment entre le slasher, le torture porn, l'enquête policière et le home invasion. A la rigueur, la partie policière est sans doute la plus éloquente, à condition de faire fi de tous ces louvoiements et atermoiements qui atténuent considérablement toute tension et surtout tout suspense.
Quant au style de Tobe Hooper, il est au mieux amorphe, au pire méconnaissable. En résumé, Toolbox Murders aurait pu être produit et cornaqué par n'importe quel tâcheron patenté. Triste constat... Surtout pour un réalisateur qui nous a - jadis - gratifiés de Massacre à la Tronçonneuse (bis repetita...). Certes, on décèle parfois quelques saynètes probantes, à l'instar de ce dernier quart d'heure paroxystique qui dérive prestement vers le gore et les cris d'orfraie... Hélas beaucoup trop tardivement.

 

Note : 09/20

sparklehorse2 Alice In Oliver