banned from tv prison files 2

Genre : documentaire, Mondo, "documenteur", shockumentary, trash, extrême (interdit aux - 18 ans)
Année : 1998
Durée : 53 minutes

Synopsis : Violences carcérales, insurrection de détentionnaires, matons courroucés et brutaux, trafics de stupéfiants... Banned From Television - Prison Files 2 s'inscrit évidemment dans le sillage et le continuum de son sinistre antécesseur. Cette seconde segmentation revient (entre autres) sur les dossiers et les images brûlantes capturées dans plusieurs pénitenciers à travers le monde, avec toutefois une polarisation sur les conditions de détention aux Etats-Unis. 

 

La critique :

Oui, je sais ce que vous devez penser, gloser, pérorer et pontifier... Encore un shockumentary choc et extrême dans les colonnes de Cinéma Choc ! Encore ! Quotidiennement, l'administrateur du blog, dans son incompétence crasse, est à la recherche de nouvelles pellicules trash et underground. En l'espace de quelques semaines, quelques mois, le blog est devenu l'expert chevronné du "Mondo" et du shockumentary. Sur ce dernier point, Cinéma Choc détient sans doute le record de death movies chroniqués dans toute la blogosphère française. Un triste record en somme... 
Que les adulateurs du site (mais enfin qui sont-ils ?) se rassérènent. Non, à travers cette chronique fastidieuse (une tradition chez Cinéma Choc...), nous ne commettrons pas l'offense de réitérer la genèse et l'historique du "Mondo", même s'il sied de rappeler que c'est le film Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Max Cavalara, 1962) qui acte et officialise la naissance de ce genre impertinent.

Le syllogisme du "Mondo" obéit peu ou prou à la même ritournelle. Ce sous-registre du cinéma underground propose un panorama des us et des coutumes à travers le monde. Tantôt virulentes, tantôt truculentes, tantôt outrecuidantes, les saynètes érubescentes louvoient entre le gore, le pittoresque et les parties d'agapes et de priapées. Sur la forme, le "Mondo" s'approxime à une analyse sociologique de notre société hédoniste et contemporaine, avec ses forces, ses oxymorons et ses carences. Sur le fond, le "Mondo" s'avoisine davantage à un documentaire transi de fatuité. Le "Mondo" a surtout pour velléité de flagorner notre appétence pour la scopophilie à tous crins. 
Bien conscients de ce nouveau phénomène, Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi décident de se polariser sur la paupérisation du continent africain. 

Ainsi, Africa Addio (1966) et Les Négriers (1971) franchissent un palier supplémentaire dans la turpitude et l'indécence. Cette fois-ci, le "Mondo" dérive vers le snuff animalier via des supplices pratiqués sur des animaux. Hélas, les parties de chasse, les saynètes d'écurage et d'équarrissage ne sont pas truquées, mais bien réelles. Les frères Castiglioni (Angelo et Alfredo) font preuve d'opportunisme et proposent à leur tour un périple mortuaire sur les terres africaines via Mondo Magic (1975), Africa Ama (1971) et Addio Ultimo Uomo (1978). Puis, après avoir amplement exploré les vicissitudes de l'Afrique, le "Mondo" oblique vers le continent asiatique via le bien nommé Shocking Asia (Rolf Olsen, 1974). Formellement, ce shockumentary s'apparente à un avatar de Mondo Cane, avec toutefois une appétence pour les bacchanales et la concupiscence. 

Même la ville de Saint-Tropez relève du tabou, de la censure et de la polémique faisandée via l'inénarrable Saint-Tropez Interdit (José Bénazéraf et Georges Cachoux, 1985). Le concept du "Mondo" sera donc dévoyé à toutes les sauces (si j'ose dire...). Entre les requins (Great White Death, Jean-Patrick Lebel, 1981), les dangers de la savane (Savage Man Savage Beast, Antonio Climatti et Mario Morra, 1975), les extravagances du monde occidental (Mondo Bizarro, Lee Frost, 1966) et même les "freaks" (Je ne suis pas un monstre, Kirby Dick, 1987), le "Mondo" a encore de beaux jours devant lui. L'Oncle Sam aura le droit aussi à son "Mondo" frelaté avec L'Amérique Interdite (Romano Vanderbes, 1977). Le "Mondo" se nourrit donc à la fois de nos pulsions archaïques et de notre intempérance pour le lucre et le consumérisme.

Et c'est ce qu'a parfaitement compris Joe Francis via la trilogie Banned From Television. Comme l'indique son intitulé, cette trilogie infernale coalise toutes les images censurées par les médias et la télévision en raison de leur barbarisme et de leur virulence. Extatique, Joe Francis sait qu'il tient un nouvel épiphénomène. C'est sans doute pour cette raison qu'il transpose ce même concept dans l'univers carcéral via Banned From Television - The Prison Files (1998). Autant l'annoncer sans ambages. Cette nouvelle segmentation, filmée avec les pieds estropiés du metteur en scène, n'avait pas spécialement laissé un souvenir impérissable, loin de là...
Pis, ce "Mondo" mâtiné de "documenteur" avait même fait l'objet d'une chronique dans les colonnes de Cinéma Choc, se classant directement dans la case des "navetons" avariés (Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2019/03/07/37008850.html).

Inutile alors de préciser que l'on n'attendait pas vraiment grand-chose - ou alors peu ou prou - de Banned From Television - The Prison Files 2, toujours cornaqué par les soins de Joe Francis en 1998. En vérité, ce nouvel opus n'intéressera que les collectionneurs les plus patentés, ne serait-ce que pour sa confidentialité. Preuve en est. Je n'ai trouvé aucune image ou affiche mentionnant cette suite consécutive. Faute de mieux, il faudra donc vous contenter - pour cette chronique - de l'oriflamme du premier chapitre. Voilà pour l'anecdote superfétatoire !
Maigre consolation, le shockumentary est disponible en entier sur YouTube. Pour le reste, en raison des images professées (voire éructées) par cette suite consécutive, Banned From Television - The Prison Files 2 a écopé de l'ultime réprobation, à savoir une interdiction aux moins de 18 ans.

Reste à savoir si ce nouvel avatar justifie - ou non - son visionnage. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... Attention, SPOILERS ! Violences carcérales, insurrection de détentionnaires, matons courroucés et brutaux, trafics de stupéfiants... Banned From Television - Prison Files 2 s'inscrit évidemment dans le sillage et le continuum de son sinistre antécesseur. Cette seconde segmentation revient (entre autres) sur les dossiers et les images brûlantes capturées dans plusieurs pénitenciers à travers le monde, avec toutefois une polarisation sur les conditions de détention aux Etats-Unis. Pour souvenance, Banned From Television - The Prison Files premier du nom s'était démarqué par son opportunisme, ses images galvaudées et surtout pour son incompétence crasse.
Banned From Television - The Prison Files 2 ne déroge pas à la règle et s'achemine exactement sur le même continuum.

Seule dissimilitude et pas des moindres, cette seconde section insiste davantage sur les prises d'otages qui dérivent vers les exécutions fatidiques. Sur ce dernier point, Banned From Television - The Prison Files 2 se montre plutôt philanthrope en se polarisant également sur la répression carcérale à l'intérieur de certains pénitenciers ; et pas seulement aux Etats-Unis, mais aussi dans certains pays de l'Amérique du Sud (notamment en Colombie, un pays dans lequel trafiquants et polciers font parler la poudre... Dans tous les sens du terme !). Hélas, Banned From Television - The Prison Files 2 s'approxime, in fine, à une sorte de condensé - voire d'épitomé de toute une série de rixes et martialités concentrées sur plus de cinquante minutes de bobine.
En l'occurrence, l'interdiction aux moins de 18 ans est plutôt usurpée. Banned From Television - The Prison Files 2 n'élude donc pas l'écueil de la redondance et de la complaisance. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout...

 

Côte : Navet

sparklehorse2 Alice In Oliver