iron man 2

Genre : science-fiction, action 
Année : 2010
Durée : 2h04

Synopsis : Le monde sait désormais que l'inventeur milliardaire Tony Stark et le super-héros Iron Man ne font qu'un. Malgré la pression du gouvernement, de la presse et du public pour qu'il partage sa technologie avec l'armée, Tony n'est pas disposé à divulguer les secrets de son armure, redoutant que l'information atterrisse dans de mauvaises mains. Avec Pepper Potts et James "Rhodey" Rhodes à ses côtés, Tony va forger de nouvelles alliances et affronter de nouvelles forces toutes-puissantes... 

 

La critique :

Il serait sans doute futile, voire fastidieux de réitérer la genèse, ou plutôt la résurgence, de nos super-héros dans les salles de cinéma. Ce nouveau diktat du cinéma hollywoodien et consumériste remonte déjà à deux décennies via le succès pharaonique de X-Men (Bryan Singer, 2000) dans les salles obscures. Depuis, les super-héros ne cessent de pulluler et de proliférer dans les salles de cinéma. Depuis, les firmes Marvel et DC Comics se disputent la couronne de la société la plus lucrative et la plus hégémonique, un match aisément remporté par Marvel... Tout du moins pour le moment... 
Parmi les productions les plus éloquentes, les thuriféraires n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles qu'Iron Man (Jon Favreau, 2008), Watchmen, les gardiens (Zack Snyder, 2009), The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008), Spider-Man (Sam Raimi, 2002), X-Men - Le Commencement (Matthew Vaughn, 2011), ou encore Logan (James Mangold, 2017).

Après vingt ans de bons et loyaux services au sein de Marvel ou de DC Comics, que faut-il retenir de cette profusion de super-héros sur nos écrans ? Réponse, pas grand-chose ou alors peu ou prou, tout du moins des pellicules analogiques qui tentent de coaliser un large public, soit de 7 à 77 ans. Mieux, nos justiciers dotés de pouvoirs faramineux (à l'exception de Batman et d'une petite poignée d'irréductibles...) ont formé des ligues pour lutter contre les forces du mal, le tout avec l'assentiment de la scène internationale et surtout de l'Oncle Sam. Le premier Avengers (Joss Whedon, 2012) a triomphé dans le monde entier et devait inéluctablement se muer en une franchise opulente et mercantiliste. Que ce soit Avengers - L'ère d'Ultron (Joss Whedon, 2015), Avengers - Infinity War (Anthony et Joe Russo, 2018), ou encore Avengers - Endgame (Anthony et Joe Russo, 2019), tous ces chapitres consécutifs corroboreront l'omnipotence de Marvel sur l'univers des super-héros.

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Que soit. Sévèrement effarouché, DC Comics répondra de façon timorée avec le piètre Justice League (Zack Snyder, 2017), un blockbuster plantureux (pléonasme...) et condamné à dépérir dans les affres de la désuétude. Marvel peut dormir placidement sur ses deux esgourdes. Il n'a rien à craindre - ou presque - de son plus farouche adversaire. Mais Marvel doit veiller à son édifice, désormais chancelant et menacé par une autre firme potentat, Walt Disney "himself". Après avoir racheté les droits de la saga Star Wars, la société fastueuse a pour velléité de préempter l'univers des super-héros. 
Dans cette série de rixes et de martialités, ce registre cinématographique a vu la gente féminine se regimber contre le (pseudo) diktat du patriarcat. Ainsi, Captain Marvel (Ryan Fleck et Anna Boden, 2019), Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017), Catwoman (Pitof, 2004) et autres Elektra (Rob Bowman, 2005) épousent les rudiments et les linéaments de la doxa féministe.

Puis, les super-héros ont obliqué vers davantage d'irénisme et d'oecuménisme en renâclant vers l'aspect communautaire. Preuve en est avec des longs-métrages tels que Black Panther (Ryan Coogler, 2018), Blade (Stephen Norrington, 1998), Hancock (Peter Berg, 2008), ou encore l'inénarrable Meteor Man (Robert Townsend, 1993). Toutes ces pellicules ont pour aspérité de vanter les prouesses et les mérites de la communauté Afro-Américaine au nom du pacifisme, du multiculturalisme et du "vivre ensemble". Oui, nonobstant certains apparats matois et des films à priori inoffensifs, se tapit une idéologie sous-jacente. Bien sûr, les super-vilains se devaient eux aussi de rétorquer, voire de transparaître dans cette kyrielle de productions peu ou prou analogiques. 
Récemment encore, ce sont Venom (Ruben Fleischer, 2018) et Joker (Todd Phillips, 2019) qui ont conquis - au moins pour le deuxième - les ferveurs d'un public extatique.

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Puis, de temps à autre, Marvel poursuit son classicisme formel. Preuve en est avec Iron Man 2, réalisé par la diligence de Jon Favreau en 2010. Pas facile de succéder à un premier chapitre plutôt éloquent et qui avait laissé entrevoir les multiples possibilités de l'armure d'Iron Man, sans compter les innombrables facéties de Tony Stark. Pour incarner ce personnage, Marvel a trouvé le comédien idoine en la personne de Robert Downey Jr. A l'instar de son auguste antécesseur, Iron Man 2 peut s'enhardir de critiques élogieuses. Toutes, sans exception, saluent et encensent ce nouvel effort.
A contrario, on relate tout de même quelques contempteurs qui fustigent une production galvaudée et aseptisée. Reste à savoir si cette seconde livraison mérite - ou non - qu'on s'y attarde. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique...

Au niveau du casting, peu ou prou de surprises. Evidemment, Robert Downey Jr. répond doctement à l'appel et revêt de nouveau les oripeaux du milliardaire Tony Stark. Viennent également s'additionner Gwyneth Paltrow, Mickey Rourke, Don Cheadle, Sam Rockwell, Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson, Clark Gregg, John Slattery, Jon Favreau (donc à la fois devant et derrière la caméra), Paul Bettany, Kate Mara, Leslie Bibb, Garry Shandling, Christiane Amanpour et Tim Guinee. Attention, SPOILERS ! Le monde sait désormais que l'inventeur milliardaire Tony Stark et le super-héros Iron Man ne font qu'un. Malgré la pression du gouvernement, de la presse et du public pour qu'il partage sa technologie avec l'armée, Tony n'est pas disposé à divulguer les secrets de son armure, redoutant que l'information atterrisse dans de mauvaises mains.

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Avec Pepper Potts et James "Rhodey" Rhodes à ses côtés, Tony va forger de nouvelles alliances et affronter de nouvelles forces toutes-puissantes... Iron Man 2 reprend donc là où les choses s'étaient arrêtées dans le premier volet. Pour Jon Favreau, le réalisateur de cette suite consécutive, le principal écueil était de tomber à la fois dans la complaisance et la surenchère. Heureusement, l'acteur et metteur en scène a parfaitement cerné les enjeux du premier chapitre, qu'il déploie et étaye à travers un scénario mutin. Non, Tony Stark n'a pas changé. Il est toujours ce milliardaire excentrique, farfelu et philanthrope. En revanche, le monde, lui, a changé et permuté.
En raison de sa technologie luxuriante, l'armure créée par Tony Stark attise les convoitises de l'armée américaine, mais inspire aussi de nouveaux émules, ainsi que les tartufferies de vils renégats.

En résumé, la machine de guerre pilotée par Tony Stark doit se colleter avec de nouvelles technologies martiales. A l'instar de Sam Raimi et de son Spider-Man 2 (2004), Jon Favreau prend son temps pour planter le décor et ses divers protagonistes. Ainsi, les conflagrations et saynètes spectaculaires se comptent sur les doigts d'une main atrophiée. Pourtant, à chaque transition et nouvelle révélation, Iron Man 2 détonne et parvient encore à insuffler cette fougue jubilatoire... Toutefois avec un peu trop de parcimonie. A raison, certains fustigateurs auront raison de tancer et de persiffler contre certaines longueurs superflues et contre certains choix digressifs.
Par exemple, était-il absolument opportun de faire uriner Tony Stark dans son armure ? On pourra également tonner et clabauder contre un méchant (Mickey Rourke dans le rôle de Whiplash) un peu trop falot et timoré. 
De surcroît, certains compagnons de fortune (la Veuve Noire) auraient mérité un bien meilleur étayage. En l'occurrence, Iron Man 2 ne réitère que partiellement les fulgurations de son illustre devancier. Cependant, dans cet univers galvaudeux, Tony Stark reste sans doute l'un des protagonistes les plus complexes et passionnant du sérail "Marvel". En l'état, Iron Man 2 reste une suite probe, honorable et recommandable... A défaut d'être inoubliable.

 

Note : 12.5/20

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