shakma

Genre : Horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 1990
Durée : 1h41

Synopsis : Un singe qui a subi des expériences devient incontrôlable et massacre des gens. 

La critique :

Vous l'avez sans doute constaté, renâclé et même subodoré. De temps à autre, Cinéma Choc aime se polariser sur le genre "agression animale". Que les adulateurs du blog (mais enfin, qui sont-ils ?) se rassérènent. Via cette chronique, nous ne commettrons pas l'offense d'itérer la genèse et l'historique de ce sous-registre du cinéma bis et d'exploitation. En l'occurrence, c'est le succès pharaonique de Les Dents de la Mer (Steven Spielberg, 1975) qui va attribuer ses lettres de noblesse à un genre à la fois carnassier et rutilant. Ainsi, requins, crocodiliens, piranhas, poissons voraces et autres crotales affamés vont devenir les principaux leitmotivs du cinéma horrifique. 
Impression corroborée par les sorties de Piranhas (Joe Dante, 1978), La Mort au large (Enzo G. Castellari, 1981), la saga Lake Placid (initiée par Steve Miner en 1999), Orca (Michael Anderson, 1977), Frankenfish (Mark A.Z. Dippé, 2004), ou encore Peur Bleue (Renny Harlin, 1999).

Du statut de blockbuster, l'agression animale va subrepticement se transmuter en série B impécunieuse. Bientôt, l'océan doit s'évincer et se phagocyter pour laisser sa place à une menace diligentée sur notre bon sol terrestre. Nos amis les insectes seront évidemment les précieux convives de ce genre iconoclaste et tout d'abord sous le joug des radiations atomiques et nucléaires. Ainsi, Them ! Des Monstres Attaquent la Ville (Gordon Douglas, 1954), La Chose surgit des Ténèbres (Nathan Juran, 1957) et Beginning of the End (Bert I. Gordon, 1957) annoncent des temps peu cléments et assujettis à la menace radioactive. Parfois même, nos chers insectes sont les victimes infortunées des expériences humaines. Preuve en est avec les sorties concomitantes de La Mouche Noire (Kurt Neumann, 1958), Le Retour de la Mouche (Edward Bernds, 1959) et La Malédiction de la Mouche (Don Sharp, 1965).

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Que ce soit les cafards hideux et miteux (Voyage au bout de l'horreur, Terence H. Winckless, 1988), les abeilles tueuses et venimeuses (L'inévitable catastrophe, Irwin Allen, 1978), les guêpes hargneuses (Deadly Swarm, Paul Andresen, 2003), ou encore les moustiques gloutons et plantureux (l'inénarrable Mosquito, Gary Jones, 1995), toutes ces productions adventices expriment cette peur indicible de la fin du monde. Un jour ou l'autre, l'espèce humaine sera éradiquée et supplantée par une nouvelle espèce dominante. Bon gré mal gré, l'agression animale est corrélée avec la dialectique darwinienne. Et nos amis les simiens dans tout ça ?
En l'occurrence, nos chers primates ont trouvé leur place, voire leur hégémonie matoise, que ce soit dans le cinéma de science-fiction ou dans le cinéma d'épouvante.

Dès la fin des années 1960, le film La Planète des Singes (Franklin Schaffner, 1968) met en exergue un impérium simiesque. En raison de son succès pharaonique lors de son exploitation en salles, le long-métrage de Franklin Shaffner va se transmuter en une franchise lucrative et mercantiliste. Après l'homme, le chimpanzé est considéré comme l'animal le plus sagace et perspicace de notre planète. Hélas, en raison de ce même pragmatisme, l'animal est aussi assujetti aux vilenies et aux expérimentations humaines. Tel est le principal leitmotiv de Shakma, réalisé par la diligence de Hugh Parks et Tom Logan en 1990. En outre, impossible de déceler la moindre information sur Hugh Parks, inconnu au bataillon. Quant à Tom Logan, le metteur en scène reste principalement affilié à l'univers des séries télévisées.
Il serait donc parfaitement futile de s'appesantir davantage sur sa filmographie, peu captivante pour l'occasion.

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Toujours est-il qu'à ce jour, Shakma reste son film le plus proverbial. Par certaines accointances, le métrage s'inscrit à la fois dans le registre de l'agression animale, mais aussi dans le sérail du slasher. Seule dissimilitude et pas des moindres, le croquemitaine écervelé a été supplanté par un babouin atrabilaire. Mais, pour le reste, la dialectique reste - peu ou prou - analogique. A l'instar des slashers habituels, Shakma mise sur la claustration de ses divers protagonistes et peut s'enhardir lui aussi d'un sociopathe pour le moins iconoclaste. De surcroît, Shakma est un pur produit du cinéma bis qui s'auréolera d'une once de notoriété lors de son exploitation en vidéo.
Selon certaines critiques, on tient là un long-métrage probe et honorable, à défaut d'être indispensable. Reste à savoir si Shakma mérite - ou non - qu'on s'y attarde.

Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... La distribution du film se compose de Christopher Atkins, Amanda Wyss, Ari Meyers, Roddy McDowall, Rob Edward Morris, Tre Laughlin, Greg Flowers, Ann Kymberlie et Donna Jarrett. Attention, SPOILERS ! (1) Dans un laboratoire de recherche, un babouin parvient à s'échapper et devient le primate le plus agressif de tous les temps. Un jeune officier sa retrouve malgré lui l'hôte indésirable du Baron Von Leppe. Ce dernier, redoutant la présence de ce visiteur inattendu, va tenter de lui dissimuler l'horrible vérité qu'abritent les murs de son sinistre château... (1) Ce n'est pas la première fois que l'agression animale bifurque vers le singe psychopathe. Auparavant, Link (Richard Franklin, 1986) et Projet X (Jonathan Kaplan, 1987) avaient déjà abordé la psyché en déliquescence du primate, par ailleurs avec beaucoup plus d'entregent, de virulence et de sagacité.

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Shakma n'a absolument pas pour velléité de raviver un registre exsangue. Le scénario reste de facture conventionnelle et obéit à un schéma analogue : des scientifiques s'adonnent à de viles expériences sur les animaux, puis à force de maltraitance, le babouin randomisé se regimbe contre ses oppresseurs. Hélas, l'animal assaille également des victimes innocentes. Pendant plus d'une heure, le héros du film, Sam, tentera de ramener le babouin à la raison. Une chimère... Lorsque le primate mutile et assaille sa dulcinée, Sam doit se résoudre à estamper et à occire - une bonne fois pour toute - l'animal furibond. Vous l'avez donc compris... Rien de neuf à l'horizon si ce n'est un film d'horreur, mâtiné de slasher, extrêmement classique. On se demande comment cette série B moribonde a pu susciter les appétences de Roddy McDowall. C'est d'ailleurs l'une des seules raisons de s'appesantir sur cette série B adventice. Pour le reste, Shakma peut au moins s'enorgueillir d'un climat anxiogène et de quelques saynètes érubescentes. Toutefois, rien de sensationnel non plus.
In fine, la mise en scène fait davantage songer à un téléfilm subsidiaire. Bref, sans être foncièrement calamiteux (loin de là...), Shakma ne laissera pas de réminiscences impérissables. Chronique succinte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film...

 

Note : 10/20

 

(1) Synopsis du film sur : http://www.dvdpascher.net/dvd/readcritique.php?id=7070

 

sparklehorse2 Alice In Oliver