i wish

 

Genre : horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 2017
Durée : 1h30

Synopsis : Pas facile de survivre à l'enfer du lycée, Claire Shannon et ses copines en savent quelque chose. Du coup, quand son père lui offre une ancienne boîte à musique dont les inscriptions promettent d'exaucer tous ses vœux, Claire tente sa chance. Et ça marche ! Argent, popularité, petit ami, tout semble parfait. Mais le rêve a un prix : au fur et à mesure de ses souhaits, des personnes de son entourage meurent dans des conditions particulièrement atroces. Claire le sait : elle doit se débarrasser de la boîte pour sauver sa vie et celle de ses proches avant de faire le voeu de trop.   

La critique :

C'est un constat amer, presque dogmatique. En l'espace d'une dizaine (voire d'une quinzaine...) d'années, le cinéma d'horreur hollywoodien a perdu de sa verve, de sa splendeur et de sa superbe, au grand dam des thuriféraires de longue date. Après avoir généreusement prodigué toute une salve de remakes, de qualité erratique, le torture porn signait à son tour sa résurgence. Ainsi, Saw (James Wan, 2004) et Hostel (Eli Roth, 2006) se sont transmutés en franchises lucratives et mercantilistes. Corrélativement, les sagas Massacre à la Tronçonneuse, A Nightmare On Elm Street, Halloween et Vendredi 13 ont - elles aussi - exhumé leurs croquemitaines de leurs sépulcres via plusieurs séquelles, spin-off et épisodes alternatifs. Intérêt ?
Le néant ou presque... En dépit de quelques sursauts circonstanciés, mais guère davantage.

Les activités démonologiques se devaient à leur tour de transparaître, avec plus ou moins d'éloquence et de sobriété. La série Paranormal Activity n'a pas vraiment laissé un souvenir impérissable, loin de là... Quant à James Wan, l'auteur démiurgique de Saw premier du nom (encore lui !) s'octroyait la couronne du nouveau maître de l'épouvante. Ainsi, Dead Silence (2007), Insidious (2011), Insidious - Chapitre 2 (2013), Conjuring - Les dossiers Warren (2013) et Conjuring - Le cas Endfield (2016) permettaient encore de raviver cette flamme, hélas évanescente.
Pourtant, le constat reste invariablement analogique. Le cinéma d'épouvante est en convalescence, à l'agonie, voire en phase terminale. Les années 2018 et 2019 se sont montrées plutôt pingres et lapidaires en termes d'effroi et de tremolos dans la voix. 

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Qu'ils se nomment La Nonne (Corin Hardy, 2018), La malédiction de la dame blanche (Michael Chaves, 2019), Brightburn - L'enfant du mal (David Yarovesky, 2019), Annabelle - La Maison du Mal (Gary Dauberman, 2019), Crawl (Alexandre Aja, 2019), Scary Stories (André Ovredal, 2019), ou encore The Strangers - Prey at Night (Johanne Roberts, 2018), toutes ces pellicules corroborent la léthargie actuelle du cinéma horrifique... On a encore entrevu cette même sénescence lors la sortie de Ma (Tate Taylor, 2019), un nouveau film d'horreur qui s'était surtout illustré par son indolence. Seules exceptions qui confirment la règle, Us (Jordan Peele, 2019) et Hérédité (Ari Aster, 2018) rappellent - avec frilosité - que le cinéma d'horreur reste toujours d'actualité. 
Une maigre consolation... Pour le reste, les longs-métrages, unanimement pusillanimes, naviguent entre les slashers stéréotypés et les thrillers horrifiques aseptisés.

Preuve en est avec la sortie récente de I Wish - Faites Un Voeu, réalisé par la diligence (hum...) de John R. Leonetti en 2017. En outre, les craintes sont plutôt légitimes, déjà parce que I Wish - Faites Un Voeu est un remake (officieux ?) d'un long-métrage philippin, Feng Shui (Chito S. Roño, 2004). En sus, I Wish est surtout cornaqué par les soins de John R. Leonetti, un tâcheron notoire. On lui doit notamment Mortal Kombat - Destruction Finale (1997), Le Successeur (1999), Providence (2001), L'Effet Papillon 2 (2006), Annabelle (2014), Wolves at the door (2016) et The Silence (2019). Avec une filmographie aussi calamiteuse, John R. Leonetti est évidemment précédé d'une réputation désastreuse dans l'industrie du cinéma. Hélas, et vous vous en doutez, I Wish - Faites Un Voeu ne déroge pas à la règle. Même les critiques se montrent unanimement sardoniques.

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Reste à savoir si I Wish est bel et bien le fiasco annoncé. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... Mais la réponse est évidemment positive ! Paradoxalement, le long-métrage de John R. Leonetti se soldera par des scores plutôt probants lors de son exploitation dans les salles de cinéma. La distribution du film se compose de Joey King, Ryan Phillippe, Elisabeth Röhm, Ki Hong Lee, Mitchell Slaggert, Sherilyn Fenn, Kevin Hanchard, Shannon Purser, Sydney Park et Alice Lee. Attention, SPOILERS ! Pas facile de survivre à l'enfer du lycée, Claire Shannon et ses copines en savent quelque chose. Du coup, quand son père lui offre une ancienne boîte à musique dont les inscriptions promettent d'exaucer tous ses vœux, Claire tente sa chance.
Et ça marche ! Argent, popularité, petit ami, tout semble parfait.

Mais le rêve a un prix : au fur et à mesure de ses souhaits, des personnes de son entourage meurent dans des conditions particulièrement atroces. Claire le sait : elle doit se débarrasser de la boîte pour sauver sa vie et celle de ses proches avant de faire le voeu de trop. Autant l'annoncer sans ambages. Oui, I Wish - Faites Un Voeu est bel et bien la catastrophe décriée. Etonnant, par ailleurs, que ce teen horror movie horrifique ait pu appâter nos jeunes éphèbes, soit sa cible privilégiée. En ce sens, il paraît difficile de répertorier I Wish dans une catégorie singulière. Opportuniste, John R. Leonetti bouffe un peu... Beaucoup... Enormément à tous les râteliers !
Formellement, I Wish peut s'immiscer dans plusieurs registres particuliers, notamment le slasher, le teen movie horrifique (bien sûr) et aussi le paranormal.

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Pourtant, à l'aune de son exégèse, I Wish possède de solides arguties dans sa besace. A fortiori, cette histoire de boîte maléfique est censée flagorner un large audimat, en particulier le public prépubère. Hélas, la peur, les frissons et l'effroi sont les grands absents de cette production atone, au mieux exsangue. Hormis deux, trois bonnes idées essaimées çà et là, I Wish n'exploite jamais son syllogisme comminatoire. En outre, John R. Leonetti préfère se polariser sur son aéropage de jouvenceaux, entre oaristys amoureux, des dialogues oiseux et un prologue final qui n'élude pas les archétypes habituels. Par certaines accointances mutines, I Wish n'est pas sans itérer le paradigme de la saga Destination Finale. A l'instar de la célèbre franchise horrifique, I Wish convoque aussi le courroux de la mort et de l'accident inopiné. Hélas, la métaphore s'arrête bien là.
Dans ces conditions, difficile de ne pas répertorier I Wish - Faites Un Voeu parmi les navets frelatés. Surtout, le plus grand bémol se situe dans cette indolence, voire dans cette apathie sévère. On se demande encore comment ce teen movie horrifique a pu écoper d'une interdiction aux moins de 12 ans. On se trouve devant un film d'épouvante fastidieux et surtout inoffensif. Avec ce nouvel essai, John R. Leonetti parvient même à surpasser Annabelle en termes d'ineptie et de modicité. Une performance en somme...

 

Côte : Navet

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