Genre : horreur, gore, trash, slasher (interdit aux - 16 ans)
Année : 2001
Durée : 1h39
Synopsis : Un jeu diabolique importé du Japon où l'un des six participants aura la chance de gagner des millions...s'il parvient à rester en vie !
La critique :
Lorsque l'on invoque le slasher, on songe invariablement aux sagas Vendredi 13, Halloween, Massacre à la Tronçonneuse, Chucky et A nightmare on Elm Street. Si la genèse de ce registre cinématographique acte et officialise sa naissance via Black Christmas (Bob Clark, 1974), on décèle déjà les tous premiers rudiments et les linéaments avec Le Voyeur (Michael Powell, 1960) et Psychose (Alfred Hitchcock, 1960). Mais c'est bien Black Christmas qui impose et érige la figure sociopathique du croquemitaine en amalgamant huis clos, horreur et home invasion anxiogène.
Narquois, John Carpenter réitérera peu ou prou le même syllogisme analogique via Halloween, la nuit des masques (1978). Seule dissimilitude et pas des moindres, le croquemitaine n'a pas vraiment de faciès et incarne le mal absolu.
Factieux et turpide, Michael Myers préfigure cette menace indicible qui vient subrepticement occire et assaillir des étudiants peu farouches. Seule la jolie Laurie Strode, une adulescente pudibonde, échappe de justesse au courroux du psychopathe écervelé. On retrouve également cette pruderie ostentatoire à travers A Nightmare on Elm Street et Vendredi 13. Dans le cas de Vendredi 13 (Sean S. Cunningham, 1980), les animosités se déroulent à la lisière de Crystal Lake. Cette fois-ci, le croquemitaine étrille et estampe des étudiants gouailleurs et ripailleurs.
Narquois, Sean S. Cunningham s'échine à mettre en exergue un tueur en série indicible et énigmatique. Ce dernier n'est autre que Madame Voorhees, une matriarche sévèrement courroucée depuis le décès de son fils Jason.
Le corps de l'adulescent monstrueux git quelque part dans les tréfonds de Crystal Lake. Suite au succès pharaonique du premier Vendredi 13, il était logique que le jouvenceau revienne d'entre les morts pour étriller - à son tour - la caste estudiantine. Tel sera, par ailleurs, le principal apanage des chapitres consécutifs. Jason Voorhees devient une figure iconique du cinéma d'horreur. Et peu importe si le célèbre boogeyman est empalé, démembré, écartelé, anatomisé ou encore tuméfié. Durant les années 1980, le slasher est au faîte de sa gloire.
A leur tour, Michael Myers, Freddy Krueger et autres Leatherface se délectent de jeunes éphèbes qu'ils estampent et étrillent avec une jubilation à peine dissimulée. Corrélativement, le public commence déjà se lasser de ces pellicules peu ou prou analogiques.
Dès la fin des années 1980, le slasher est en berne et peine à retrouver ses lettres de noblesse de naguère. Et c'est ce qu'a parfaitement compris Wes Craven. Plus personne ne semble en mesure de raviver un genre en désuétude. Alors autant s'ébaudir de ces mêmes préceptes qui ont marqué la quintessence du slasher entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1980. C'est dans cette nouvelle dialectique que s'inscrit Scream (Wes Craven, 1996), un film d'épouvante qui fait voeu d'obédience à Halloween, la nuit des masques et autres Vendredi 13.
La recette se révèle fructueuse, à tel point que Scream se transmute à son tour en saga opulente via trois nouveaux chapitres consécutifs. Mieux, le long-métrage de Wes Craven se décline en slasher prépubère via les succès concomitants d'Urban Legend (Jamie Blanks, 1999) et de Souviens-toi... L'été dernier (Jim Gillespie, 1997).
Toutefois, rien de neuf à l'horizon si ce n'est que le slasher se contente de psalmodier les bonnes vieilles recettes de jadis. Mais, parfois, on décèle quelques productions dénotatives. C'est par exemple le cas de Slashers, réalisé par la diligence de Maurice Devereaux en 2001. A la fois scénariste, cinéaste et producteur, Maurice Devereaux est un pur produit (si j'ose dire...) du cinéma bis et d'exploitation, avec une véritable appétence pour le cinéma d'horreur. On lui doit notamment Blood Symbol (1994), Lady of the Lake (1998), PMS : Survival Tips (2003) et End of the Line (2007). Depuis plus de dix ans maintenant, le metteur en scène québécois semble avoir cessé toute activité.
Avec Slashers, Maurice Devereaux semble obliquer à la fois vers le slasher (comme l'indique l'intitulé) et le torture porn, un registre cinématographique qui a retrouvé un nouvel essor depuis l'orée des années 2000.
Autant l'annoncer sans ambages. Slashers est une série Z obsolète et nantie d'un budget famélique. Pourtant, le long-métrage de Maurice Devereaux parvient à s'extiper de l'ornière en louvoyant vers d'autres anfractuosités. En outre, Slashers amalgame - sans fard - slasher, cinéma d'horreur asiatique et un jeu machiavélique qui dérive vers l'exécution de masse. Hélas, Slashers souffre d'une réputation désastreuse auprès des thuriféraires du cinéma trash. Reste à savoir si ce slasher, mâtiné de torture porn, mérite - ou non - de telles acrimonies. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... La distribution du film risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Sarah Joslyn Crowder, Tony Curtis Blondell, Kieran Keller, Jerry Sprio, Carolina Pla, Sofia de Medeiros, Claudine Shiraishi, Christopher Piggins et Neil Napier ; mais j'en doute...
Attention, SPOILERS ! (1)
Note : 06.5/20
(1) Synopsis du film sur : https://www.films-horreur.com/movies/slashers/
Alice In Oliver