zombies font du ski

Genre : horreur, comédie 
Année : 2016
Durée : 1h17

Synopsis : Un groupe de snowboardeurs se retrouve bloqué dans un refuge de montagne. Ils organisent une fête qui va rapidement être prise d'assaut par des zombies... 

La critique :

Vous l'avez sans doute compris, tout du moins renâclé, supputé, voire même subodoré. De temps à autre, Cinéma Choc vous propose un petit périple morbide (eschatologique ?) dans l'univers des zombies décrépits. Comme nous l'avions déjà stipulé lors de la chronique de Retour à Zombieland (Ruben Fleischer, 2019, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2020/04/01/37901488.html), le registre "zombiesque" s'achemine sur plusieurs directions spinescentes. Que les adulateurs du blog (mais enfin, qui êtes-vous ?) se rassérènent. Via ce nouveau billet chronophage, nous ne commettrons pas l'offense d'itérer la genèse ni l'historique de sous-registre du cinéma horrifique. 
Néanmoins, il sied tout de même de notifier que ce registre cinématographique a connu toute une kyrielle de mouvances et d'intempérances.

Vers la fin des années 1960, George A. Romero apparaît comme l'une des figures proéminentes via La Nuit des Morts-Vivants (1968). A l'époque, cette production impécunieuse rencontre à la fois les plébiscites et les acrimonies de circonstance. D'un côté, les thuriféraires adulent et divinisent une série B digressive et iconoclaste. De l'autre, les contempteurs brocardent et admonestent un long-métrage beaucoup trop âpre et virulent. Pour George A. Romero, les zombies claudicants préfigurent avant tout cette déréliction politique et sociétale dont est victime l'Oncle Sam depuis le début de la Guerre Froide. Pour la première fois dans l'histoire du cinéma d'horreur américain, c'est un comédien Afro-Américain, un certain Duane Jones, qui tient le rôle principal. 
Non seulement l'acteur en déveine devra affronter les assauts incessants de morts-vivants affamés, mais il devra également ferrailler contre l'hostilité de ses propres congénères. 

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A postériori, George A. Romero corroborera ce tropisme pour la parabole sociétale avec la Trilogie des Morts. Ainsi, Zombie (1978) et Le Jour des Morts-Vivants (1985) succèdent à La Nuit des Morts-Vivants. Opportuniste, George Romero poursuivra sur ce didactisme idéologique et sociétal via Le territoire des morts (2005), Chronique des morts-vivants (2008) et Le vestige des morts-vivants (2009). Mais, vers le milieu des années 1980, le public commence sérieusement à se lasser de toutes ces ellipses politiques et idéologiques. Ce dernier réclame et exige davantage de truculence. La requête est évidemment ouïe par les producteurs, et en particulier par Dan O'Bannon via Le Retour des Morts-Vivants (1985). Cette fois-ci, les zombies anthropophagiques oscillent davantage vers le gore et les rodomontades. A raison, George A. Romero fulmine. 

Le Jour des Morts-Vivants est expressément phagocyté des salles obscures et en particulier par Le retour des morts-vivants, une série B qui toise les firmaments du box-office américain. La métaphore sociologique ne fait plus recette et est sommée de s'évincer au profit de la fanfaronnade. Impression accréditée par la sortie, quelques années plus tard, de Braindead (Peter Jackson, 1992). Puis, six ans plus tard, le genre "zombie" adopte un point de vue anthropocentrique avec Moi, Zombie - Chronique de la Douleur (Andrew Parkinson, 1998). Puis, encore six ans plus tard, les morts-vivants optent pour le pittoresque et la comédie égrillarde avec Shaun of the Dead (Edgar Wright, 2004). 
Sur ces entrefaites, le genre "zombie" reluque incessamment vers les facéties et les goguenardises. Preuve en est avec Les Zombies font du Ski, réalisé par la diligence de Dominik Hartl en 2016.

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Ce long-métrage, à la fois comique et horrifique, nous provient des terres autrichiennes. Pour l'anecdote superfétatoire, le film est aussi connu sous le cryptonyme de The Attack of the Lederhosen Zombies. Vous l'avez donc compris. Cette série B ne partage aucune accointance matoise avec Les Bronzés font du Ski (Patrice Leconte, 1979), si ce n'est - peu ou - prou le même intitulé. Et oui... L'action se déroule bien dans une station hivernale, en particulier dans les Alpes. On pouvait légitimement se montrer circonspect à l'aune de cette nouvelle comédie "zombiesque", d'autant plus que Les Zombies font du Ski doit se colleter avec une concurrence apoplectique en termes de morts-vivants égrillards et iconoclastes. En l'occurrence, les critiques se montrent plutôt dubitatives.
Si certains laudateurs saluent et encensent cette bisserie désargentée, d'autres avis antagonistes évoquent une comédie falote qui suinte surtout la vacuité.

Reste à savoir si Les Zombies font du Ski mérite - ou non - qu'on s'y attarde. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... La distribution du film risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Laurie Calvert, Gabriela Marcinkova, Oscar Dyekjaer, Margarete Tiesel, Karl Fischer, Kari Rakkola, Martin Loos et Patricia Aulitzky. Evidemment, en raison de ses origines (donc autrichiennes... Bis repetita...) et de son statut de série B graveleuse, Les Zombies du Ski n'a pas bénéficié d'une exploitation en salles. Le métrage devra donc principalement se départir par l'entremise du streaming, des festivals, ou encore du support vidéo.
Mais trêve de palabres et de verbiages, et passons à l'exégèse du film ! En outre, le synopsis est plutôt laconique.

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Attention, SPOILERS ! Un groupe de snowboardeurs se retrouve bloqué dans un refuge de montagne. Ils organisent une fête qui va rapidement être prise d'assaut par des zombies... Avec un tel intitulé, on était en droit d'attendre une once de finauderie, de jubilation, de gore et/ou d'un minima de tonitruance. Il n'en est rien. La seule nouveauté se situe (toujours la même antienne...) dans l'intitulé du film. Si on déleste le ski et donc la saison hivernale, force est de constater que l'on ne retient rien - ou alors peu ou prou - de cette comédie obsolète. De surcroît, les principaux protagonistes (trois snowboardeurs gouailleurs et une femme chenue) ne présentent aucun intérêt. 
Ces derniers passent l'essentiel de leur temps à s'invectiver, à se chicaner et éventuellement à occire quelques morts-vivants entre deux estocades. 
Puis, subrepticement, le film sort de son sommeil léthargique pour enfin prodiguer vingt dernières minutes paroxystiques. Enfin, The Attack of the Lederhosen Zombies adopte son rythme de croisière. Encore un film qui se termine là où il aurait dû commencer. Toutefois, rien d'exceptionnel non plus. Non, Les Zombies font du ski n'est ni un nanar ni un "naveton" patenté. Pour le coup, on aurait préféré que le film assume son statut de série B éhontée. Par défaut, on répertoriera cette comédie horrifique dans la catégorie "Aussitôt vu, aussitôt oublié". Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout.

 

Note : 07.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver