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Réalisateur : Rémy M. Larochelle

Distribution : Stéphane Bilodeau, Julie-Anne Côté, Janie Delorme, Philippe Chabot

Année : 2003

Durée : 1H10

Genre : Fantastique, horreur

 

Pour l’anecdote, ce film demanda quatre années d’efforts, d’un coût de 75 000 dollars, distribué par la boîte de Stephen Biro, et sélectionné au festival Fantasia 2004. Ce film est influencé par le dessinateur Dave Mc Kean (black dog, violent cases… à lire véritablement) et les dessins de Camille Rose Garcia.

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Synopsis :

Mecanix raconte l'histoire des derniers êtres humains forcés d'être des esclaves de créatures étranges qui gouvernent ce monde devenu inquiétant. Une seule chose perturbe ces créatures : l'embryon de l'univers, l'origine de tout, seul espoir pour les humains de se libérer de cet environnement mécanique avant qu'ils ne meurent tous. L'embryon que les bêtes craignent est caché dans le dernier homme né libre...

 

La critique :

 

Amis de la contre-culture, de l’ICPCE, admirateurs d’un cinéma voguant vers un ailleurs cauchemardesque déstabilisant nos acquis, nos espérances, nos croyances, un cinéma s’aventurant tel un Magellan au gré des océans inconnus dans un cérébral cortex humanoïde, voici une des quintessences cinématographiques enfantée en 2003 par l'artiste Rémy M. Larochelle (son unique film à ce jour). Sont invoqués dans cette famille transgressive et expérimentale David Lynch, Shinya Tsukamoto , les frères Quay, des réalisateurs « impurs » dénouant tout certitude quant à notre dimension humaine, répondant ainsi à la définition de CREATEURS. Nous voici plongés dans un univers post-apocalyptique de nombreuses créatures sont animées en stop-motion.
Un cinéma rappelant les effets spéciaux de Le monde perdu (The Lost World), film américain de Harry O.Hoyt réalisé en 1925, KING KONG réalisé par Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack (1933), et les magnifiques stop-motion d’un certain Ray  Harryhausen.

Film intemporel tant l'image est sciemment vieillie, aux teintes sépia, et agrémenté d’une bande son hypnotique. Toi, l’incertain sapiens, cherchant un sens de vie, lisant pléthore d’oeuvres humanistes, admirant des Picturaux tableaux, et regardant moult films underground, voici un des GRAAL cinématographique quasi inconnu où seuls quelques chercheurs cinéphiles et distributeurs oseront s’aventurer, qu’ils en soient remerciés (le film est disponible sur yggtorrent, je somme tout être pensif à visionner cela). Mecanix s’inscrit illico parmi les chefs d’oeuvre underground de ce cosmos (je crois à la théorie des multivers !) s’apparentant ainsi au fameux Begotten, Pig et Tetsuo. Nous baignons dans une dimension inconnue, le champ des possibles peut ainsi démarrer… Que le spectacle commence : le rideau s’ouvre et...

« Il était une fois... », ainsi débute ce conte mécanisé aux créatures déformées et mécaniques évoluant dans un paysage post-apocalyptique où l’Homme est tombé dans l'esclavage de ces monstrueuses bêtes. Nous est proposé un univers terrifiant convoquant l’univers cyberpunk voire steampunk ; véritable cauchemar dystopique, ces horribles créatures craignent un élément appelé l'Embryon, l'origine de tout, qui pourrait donner un dernier espoir à l'Homme pour se sauver de ce monde désagrégé.

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Un scientifique (un ersatz de Mengele) à la solde de ces créatures charcutera sans état d’âme des abdomens de cobayes afin de trouver ce mythique embryon. Volontairement glauques et dérangeantes, ces scènes remuent notre sensible inconscient, il en sera ainsi pour des volatiles. Film à la beauté macabre, aux décors fabuleux, aux dessins faits à la main (parfois), conférant au métrage une mystique majesté. Une main apparaissant comme dans un rêve au milieu d'une séquence hallucinatoire montrant une femme divinisée en plein milieu d'une forêt, simplement magnifique. Vous n’oublierez jamais dès l’embryon dévoilé l’envahissement de plantes et de feuilles sur ces êtres mécanisés, de par les cadrages stylisés et ce, sous couvert d’une tonitruante bande sonore.

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L’embryon, espoir ultime de l'être humain n'est autre que la N....E ! Tant de symbolisme traverse cet unique film de par la fusion des êtres mécanisés et de la nature, Mecanix plongera le spectateur dans un monde inconnu où la peur, l’horreur seront de mises : un monde qui enfantera un renouveau, mais lequel ? Comment s’échapper d’une telle horreur ? Comment renaître philosophiquement parlant ?

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L’embryon délivrera-t-il l’homme de sa servitude ? S’agit-il d’une nouvelle genèse ? Toute exégèse est possible. Au regard des dernières phrases du film : "Heureux jusqu'à l'extrémité de ses cauchemars", Mecanix laisse entrevoir que l’homme serait responsable dudit monde dans lequel il crapahute. Ce film de 1h10 vous transportera dans un ailleurs fantasmagorique enfoui dans vos profondeurs abyssales où règnent d’ultimes cauchemars insoupçonnés. Film unique, oeuvre d’art, fascinant, n’en jetez plus, REGARDEZ…Asseyez-vous confortablement, éteignez toute lumière, oubliez tout souci, ainsi débute l’histoire…

Il était une fois…

 

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NOTE : L’art ne se note pas

 

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