porngore

Genre : dark mixtapes, gore, snuff, pornographiques, trash, extrêmes (interdits de toute diffusion)
Année : 2018
Durée : environ 6 heures

Synopsis : L'infernale trilogie MDPOPE n'est plus seule à "trôner" en haut de la pyramide de l'immondice pelliculaire. En plus des Misanthrope, Registros Fatais 3, Fetus Munchers Vol 1 & 2, vient s'ajouter l'abominable diptyque PornGore pour lui contester le triste titre de "film le plus abject jamais réalisé". Réalisé étant un bien grand mot pour des agencements, des raccords et des saynètes assemblées sans la moindre logique. PornGore : un titre bien quelconque pour des films qui ne le sont pas, mais alors pas du tout. Trash à un niveau stratosphérique, ce duo infernal met à mal, une fois de plus, l'idée que nous nous faisons de l'homme en tant qu'être civilisé. Civilisé... pfff ! C'est inconnu sous nos latitudes, c'est interdit dans le monde entier et ça nous vient de Thaïlande, sous le manteau. Voici PornGore, le chant du cygne d'Inthemood. Alors, accrochez-vous car ça va décoiffer grave...

La critique :

Je n'ai jamais été doué pour les mots compliqués. Ne vous attendez pas à des termes tels que pérorer, déclamer, gloser etc. Je laisse ces subtiles tournures syntaxiques au Maître des lieux, mon ami de longue date, Alice in Oliver. Personnellement, je suis plus brut de décoffrage. Quand j'ai merde à dire, je ne dis pas crotte. Alors oui merde, Cinéma Choc vous inflige ENCORE, et pour une des toutes dernières fois de son histoire, un nouveau death movie. Et vous fermez vos bouches, sinon j'en prends un pour défoncer l'autre ! Bon, je plaisante mais n'était-ce pas là, à Cinéma Choc, son identité première, son ADN, sa raison d'être, lorsqu'il naquit le 1er avril 2015 ? Bien sûr que si ! Nous n'étions pas là pour nous faire des amis (et pourtant, quel succès !). Nous n'étions pas là pour faire plaisir au plus grand nombre, nous n'étions pas là non plus pour plaire aux adolescents boutonneux gavés aux blockbusters décérébrés et brosser dans le sens du poil tous les cinéphiles pré et post-pubères qui ne jurent que par les super-héros Marveliens dont les studios hollywoodiens abreuvent nos écrans depuis plusieurs années.
Pour nous, le cinéma n'est pas ça. Enfin, pas que. Dans le spectre infini du Septième Art qui va de Franck Dubosc à Marlon Brando et de Bruno Mattei à Ingmar Bergman, il en faut pour tous les goûts. Hélas nous, véritables cinéphiles rebelles, constatons qu'avec le temps, le cinéma en tant que création artistique s'est, depuis quelques décennies, dangereusement nivelé par le bas.


Curieusement, alors que les films dérangeants et politiquement incorrects sont mis au banc d'un public qui voudrait peut-être les découvrir, ces oeuvres vouées à l'opprobre et aux gémonies (désolé Olivier, je te l'ai piqué celui-là) sont littéralement bannies pour laisser la place à des niaiseries dont les titres annoncent déjà la couleur de leur insondable bêtise (Papa ou Maman, Il a déjà tes yeux etc..). Plus c'est con, plus ça marche. Et plus de spectateurs se pressent dans les salles (avant le confinement, bien sûr). Y-aurait-il corrélation entre l'imbécilité des spectacles proposés et le QI toujours plus abyssal d'un public qui ne sait plus réfléchir ? Faut-il y voir un reflet de la société qui, elle aussi, de par sa surconsommation de nouvelles technologies, glisse lentement mais sûrement vers la bêtise absolue ? J'ai la faiblesse de le croire. 
Alors, les susnommés (le grand public) nous retorqueront : "Et vos décapitations, vos éviscérations, vos scatophilies, est-ce aussi du cinéma ?". Ça se discute.
Mais nous, au moins, revendiquons le droit à la différence, au refus de l'uniformité et de l'aseptisation d'un art qui n'en est plus un depuis longtemps, hélas. Nous ne nous positionnons d'aucun côté du spectre. Nous c'est en dessous, au sous-sol, que nous nous situons. Là où parmi les rats et les excréments, il n'y a plus de tabous, plus de limites. C'est ici que nous déterrons les immondices filmiques, rejetés avec une pudeur de vierge effarouchée
 par un public qui ne veut surtout pas être bousculé dans ses illusions et ses béates certitudes. Un public qui s'obstine à refuser cette triste réalité que l'actualité lui rappelle pourtant tous les jours : l'homme est la pire créature qui n'ait jamais existée sur cette terre.

Quel paradoxe entre une société de plus en plus violente et un cinéma qui s'échine obstinément à nous proposer des programmes de bisounours ! Comme pour se voiler la face d'une inéluctable vérité... PornGore appartient donc à cette catégorie d'objets visuels non identifiés qui sont tout simplement abjects. Mais quitte à éberluer les âmes sensibles, il existe. Aïe, ça fait mal de prendre la vérité en pleine face, n'est-ce pas ? Attention spoilers : PornGore est une mixtape constituée de deux volets. Mais les deux segments ne se situent absolument pas au même niveau en termes d'abominations. Autant le premier volet est quasiment tout entier tourné vers les actes sexuels extrêmes et les situations dégradantes, le deuxième volet, beaucoup plus hardcore, ne laisse presque pas une minute de répit au spectateur en matière de meurtres, empalements, dépeçages, décapitations en tout genre, démembrements à la tronçonneuse etc. Alors autant vous prévenir : en matière d'agressions visuelles, cet effroyable diptyque balance des ogives nucléaires ! Tiens par exemple et juste pour vous mettre dans l'ambiance : avez-vous déjà vu une grand-mère de 80 balais se faire perforer le fondement à coup de perceuse électrique (Volume 1) ? Ou bien deux gourgandines se faire inonder de la semence d'un cheval après lui avoir prodigué un plaisir buccal (Volume 1) ? Ou encore cette femme indigène embrochée façon Cannibal Holocaust (mais à l'horizontale et non fake) se faire rôtir en méchoui (Volume 2) ?
Je parie que non. Avouez que rien qu'à l'énoncé de ces festivités, on a envie de se jeter à corps perdu dans ce voluptueux spectacle ! Oh, bien sûr, le diptyque connaît aussi quelques creux sur la longueur ; c'est bien normal. Des images aussi banales que de gigantesques bukkakes, de la coprophagie incestueuse ou du snuff animalier (bref, le minimum syndical pour toute dark mixtape qui se respecte) s'immiscent dans le programme pour adoucir quelques instants un programme devenu insoutenable.

Ainsi, le premier opus nous offre deux scènes assez interminables. La première présente une femme qui se délecte de ses excréments lors d'un dîner solitaire et coprophagique au final bien gore. La seconde, un homme qui se fait quelques douceurs en introduisant des boules explosives dans son anus en dilatation maximale et ruisselant d'hémoglobine. Après ces amusants petits intermèdes, PornGore vol 1 finit tout de même sur du très lourd : durant une grosse demi-heure, nous subissons des éclatements de tronches à la chaîne en hyper ralenti. Un nombre incalculable de têtes explosées au fusil à pompe sont ainsi filmées de telle manière que l'on puisse voir dans les moindres détails les expressions prises par les visages au moment de l'impact de la première balle. Déformations à l'extrême des faciès, yeux exorbités au sens premier du terme, nez s'enfonçant au creux de la figure, cervelles jaillissant des boîtes crâniennes ; ces séquences sont réellement impressionnantes !
Ça va vous ? On tient le coup ? Bon tant mieux car PornGore vol 1 n'est qu'un aimable hors d'oeuvre en comparaison de son (faux) jumeau. De son côté, PornGore vol 2 délaisse les outrances sexuelles (sauf en toute fin de métrage) pour se consacrer uniquement aux exécutions. Et la plupart sont d'une impensable barbarie. Sur ce point, cette compilation tient sans problème la dragée haute aux MDPOPE, Ogrish Collection et autres Fetus Munchers.

Des exemples ? Monceaux de cadavres d'enfants éparpillés nettoyés au karcher, foetus taillés en tranches par des lascars encagoulés (à des fins qu'il vaut mieux ne pas connaître), nombreuses vidéos du tristement célèbre "El Blog del Narco" où des individus sont questionné(e)s et violenté(e)s avant d'être lentement découpé(e)s en quartiers de viande face caméra. Et comme en Amérique du Sud, on voue un véritable culte au football (RIP Maradona !), que pensez-vous que les narco-trafiquants fassent avec la tête de leurs victimes ? Règlements de comptes entre gangs de favelas brésiliennes avec d'innombrables meurtres de gamins par armes à feu, couple surpris en flagrant délit d'adultère lynché à coups de pieds, puis décapité par le mari cocu et trois de ses amis etc. Mais l'exaction la plus choquante reste, et de loin, le martyr d'une adolescente d'environ une quinzaine d'années, suppliciée à coups de couteau puis égorgée et décapitée au cutter par un gamin à peine plus âgé qu'elle.
Et il en faut du temps pour couper une tête avec une toute petite lame. La vision de son calvaire est simplement insoutenable. Croyez-moi, c'est très très long quelques minutes dans ces circonstances... 
Que dire après tant d'infamies ? Rien ; laissons le silence cicatriser nos douleurs. Car tout ou presque, a déjà été écrit, dénoncé, condamné au sujet de ces pellicules apocalyptiques sur Cinéma Choc.

Reste encore et toujours la saveur âpre, le goût amer de la haine viscérale que nous pouvons (devons) ressentir envers ceux qui, quelles qu'en soient leurs raisons, s'avilissent à de telles abominations. Par quelle bassesse d'âme, par quelle pourriture intérieure faut-il être gangrené pour commettre ces atrocités, le plus souvent gratuitement ? Quand la soi-disant évolution, le soi-disant progrès entraînent avec eux de tels comportements, il y aurait vraiment de quoi réviser leurs significations. Voici ce qu'a fait de certains, ce monde d'hyper connexions, d'immédiateté et de glorioles éphémères. La bascule des valeurs ne date certes pas d'hier mais force est de constater qu'avec ces dark mixtapes, toutes plus atroces les unes que les autres, on peut se rendre compte que la déchéance de l'homme s'est accélérée à vitesse grand V ; surtout ces dernières années. Et dites-vous bien que bon nombre de death movies comparables peu ou prou aux PornGore sont passées au travers les mailles du filet du blog.
Dites-vous bien que vous avez échappé aux diptyques Fetus Munchers et Mondo Gore, à Sangre Y Plomo, à Agonizing Death, à Death : When Life Ends, à Death Files Isis, à Abnormal Humanity et à tant d'autres compilations propres à vous faire régurgiter votre repas. Le sommet de la monstruosité étant sans aucun doute l'apanage du cauchemardesque "Gehenna Of A Garbage World", pellicule effroyable qui navigue dans les eaux très troubles du Darknet et qui ferait passer les PornGore pour un téléfilm de Noël. No comment.

Mais quelle est donc la finalité de toutes ces insanités visuelles ? Quel est donc le but de cette incessante course à l'échalote dans le "toujours plus" ? Aucun ? Pas sûr. Car paradoxalement, le fait même d'exister s'il est bien entendu, désastreux d'un point de vue éthique, peut constituer un "bienfait" au point de vue ethnologique. Hautement condamnables par le principe de leur voyeurisme mortifère, ces "films" nous mettent face à nos responsabilités. Face à l'innommable, notre sentiment "d'êtres civilisés" en prend en sacré coup. Mais s'ils n'avaient obtenu de nous le fait de prendre, ne serait-ce qu'un instant, conscience de la petitesse de notre état et de l'infinie faiblesse de notre condition, ces attentats visuels auraient au moins servi à quelque chose. Mais le pessimiste notoire que je suis, a de très sérieux doutes à ce sujet. Nous voyons, nous blâmons mais nous passons très vite à autre chose. Ainsi sommes-nous... Mais que penseront de nous les générations futures en visionnant de telles ignominies ; si tenté qu'elles n'aient pas été détruites auparavant ? Des bêtes sans foi ni loi s'adonnant à leurs plus bas instincts ; voilà pour qui nous passerons à leurs yeux.
En espérant qu'eux-mêmes ne sombrent pas plus bas encore dans cette fosse d'immoralité sordide. Hélas, lorsqu'on voit comment se comporte la jeunesse actuelle qui se complet dans une ultra violence banalisée, on se dit tout de même que l'avenir de l'espèce humaine est bien mal barré ! 
Enfin, l'espoir fait vivre. Oui mais voilà : y-a-t-il encore un soupçon d'espoir en ce (très) bas monde ?

Note : ???

109934126 Inthemoodforgore